Posté à 12h04
Simon-Olivier Lorange La Presse
En juin 2018, quelques heures après le gala annuel de la Fondation Hockey Canada à London, en Ontario, huit joueurs de hockey auraient agressé sexuellement une jeune femme dans une chambre d’hôtel. La victime a intenté une poursuite civile contre les suspects, contre la Ligue canadienne de hockey (ou CHL, qui regroupe les trois ligues juniors majeures du pays) et Hockey Canada. Elle a finalement été la dernière organisation à parvenir à un accord à l’amiable avec le plaignant. Certains des suspects étaient des membres de l’équipe nationale qui avait remporté l’or aux Championnats du monde juniors quelques mois plus tôt et qui avait été honorée lors du gala ce soir-là. Victor Mete, un défenseur de 24 ans qui a joué quatre saisons avec les Canadiens de Montréal, faisait partie de cette équipe championne. Cependant, il n’avait pas assisté au gala de Hockey Canada depuis ses vacances avec sa famille en Jamaïque. Ce détail était déjà connu – l’agent de Darren Ferris l’avait révélé quelques jours après les allégations – mais Mete a jugé nécessaire de réitérer son innocence dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux jeudi matin. “Comme les huit [suspects] “Ils n’ont pas été nommés, le fait a laissé un nuage malheureux sur tous les joueurs qui faisaient partie de l’équipe canadienne”, a-t-il écrit. “Il est important pour moi de préciser que je n’étais pas présent à ce gala”, a-t-il ajouté, ajoutant qu’il n’avait appris que récemment les détails de l’événement par le biais des médias. “Je suis profondément préoccupé par les détails de cet incident et, si mon aide est sollicitée auprès de ceux qui enquêtent sur cette affaire, je suis prêt à coopérer pleinement de quelque manière que ce soit”, a-t-il conclu. Comme le parquet reconnaît les huit suspects comme des joueurs de la LCH, le gardien Colton Point ainsi que les défenseurs Cale Makar et Dante Fabbro, qui évoluaient alors avec des équipes universitaires américaines, sont également exclus de la liste des attaquants possibles. Le journaliste indépendant Ken Campbell a également découvert après avoir contacté les agents Jonah Gadjovich et Cal Foote qu’il ne faisait pas partie des suspects. Immédiatement après l’attaque, les responsables de Hockey Canada ont retenu les services d’un cabinet d’avocats pour mener une enquête indépendante sur l’affaire. Les mêmes dirigeants ont pourtant admis la semaine dernière devant le Comité du patrimoine d’Ottawa que les joueurs de l’équipe championne 2018 n’étaient pas tenus de témoigner, si bien qu’au plus douze d’entre eux ont donné leur version des événements. Les enquêteurs. Bien que l’enquête ait été déclarée «incomplète», Hockey Canada a considéré l’affaire close et n’a pas cherché à trouver davantage les coupables, en se basant sur la volonté de la victime de ne pas divulguer leurs noms. Par conséquent, il est impossible de déterminer, par exemple, si les suspects ont remis le costume d’érable. Regrettant la gestion de ce dossier, le gouvernement du Canada a suspendu, jusqu’à récemment, le financement public qu’il versait à Hockey Canada. Des commanditaires majeurs tels que la Banque Scotia et Tim Hortons, entre autres, ont également retiré leur soutien financier au Mondial junior.