Non, l’épidémie de Covid-19 ne s’arrêtera probablement pas aux variantes BA.4 et BA.5 d’Omicron, responsables aujourd’hui de la récurrence de l’épidémie enregistrée en France. Dans un avis publié ce lundi 4 juillet, le Conseil scientifique met en garde : “Il faut s’attendre à de nouvelles vagues épidémiques de COVID-19.” L’organisation craint, entre autres, “l’émergence d’une nouvelle variante d’inquiétude (VOC) à travers des processus d’émergence déjà connus”. À cet égard, le successeur de BA.4 et BA.5 pourrait déjà être connu. Tous les regards sont tournés vers l’Inde, où la communauté scientifique a identifié BA.2.75, une autre sous-variante appartenant à la famille Omicron de nouvelle génération. Quelles sont ses caractéristiques ? La Dépêche du Midi fait le point.
Quelle est cette nouvelle variante BA.2.75 ?
BA.2.75 a été spécifiquement identifié en Inde : 70 personnes ont été infectées par ce variant. Cependant, cette nouvelle souche de la famille Omicron a été détectée dans plusieurs pays européens, au Canada, en Australie et en Nouvelle-Zélande. De plus, l’Organisation mondiale de la santé a indiqué qu’elle plaçait la sous-variable sous surveillance. En pratique, depuis le début de la pandémie, le SARS-CoV-2 n’a cessé de muter. Lorsqu’une personne est infectée par le virus, la souche aura tendance à « se répliquer » et à se multiplier au sein de ces cellules hôtes. Au cours de cette étape, les scientifiques remarquent quelques « erreurs » : des mutations peuvent être détectées.
Que sait-on de ses caractéristiques ?
Dans BA.2.75, les scientifiques ont identifié 8 nouvelles mutations, qui différencient cette souche de BA.2, son “grand frère”. Les scientifiques s’intéressent beaucoup à l’une de ces mutations : G446S. “Il se situe dans une zone supposée hautement antigénique. Du coup, on peut imaginer qu’un tel changement va empêcher la reconnaissance d’un package d’anticorps et donc accentuer l’évasion immunitaire par rapport à BA.2”, explique Étienne Simon- Lorière, responsable de l’unité de génomique évolutive des virus à ARN à l’Institut Pasteur, avec Le Parisien. Autrement dit, cette nouvelle variante pourrait bien être plus résistante aux vaccins disponibles aujourd’hui. BA.2.75 Peut-être que la nouvelle génération est inquiète ? Je n’aime pas les mutations observées. Avant d’en finir avec la vague BA.5, peut-être devrions-nous déjà préparer la prochaine. Regardons de plus près.1/ pic.twitter.com/Y8TMf1zCbn – Ulrich Elling (@EllingUlrich) 3 juillet 2022 “C’est encore un peu spéculatif, mais BA.2.75 a des mutations d’évasion immunitaire supplémentaires par rapport à BA.5”, a déclaré le biologiste médical Claude-Alexandre Gustave à Public Good. Si cela est confirmé, il échappera au vaccin ou à une infection antérieure au moins autant que BA.5, dans lequel l’évasion immunitaire est déjà très élevée. Cette sous-variante présente en tout cas un net avantage de transmission par rapport au BA.5 et devrait le remplacer dans les mois à venir. “Il est encore trop tôt pour savoir si cette sous-variante a des propriétés d’invasion immunitaire plus fortes et si elle aura des implications cliniques plus graves”, a déclaré Soumya Swaminathan, scientifique en chef de l’OMS.