C’est constant depuis le début de la campagne de vaccination contre le Covid-19, il y a un an et demi : les autorités sanitaires surveillent de près les effets indésirables des différents vaccins désormais utilisés pour lutter contre les formes graves de la maladie. C’est le cas, entre autres, de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), qui a étudié des vaccins utilisant la technologie dite des ARN messagers, Pfizer et Moderna. Jeudi 30 juin dernier, l’agence a publié un rapport, expliquant avoir observé des cas “très rares” de perte auditive chez des personnes ayant reçu des doses de ces deux vaccins. L’ANSM rapporte ce qu’elle appelle un “signal potentiel” : “A ce stade, le lien de causalité entre ce vaccin et les cas de surdité n’est pas établi”, explique l’organisme, qui confirme toutefois que ce lien “ne peut être exclu pour une Nombre de cas’.

    Lire aussi : Vaccins Covid-19 : pourquoi ouvrir la ‘4e dose’ à tout le monde pose problème     

En pratique, l’Agence nationale de sécurité du médicament a recensé 251 cas (sur les près de 130 millions d’injections réalisées en France depuis le début de la campagne de vaccination. Celles-ci ont été notifiées entre le début de la campagne de vaccination (janvier 2021) et février 2022. 191 personnes ont décrit des symptômes liés à une perte auditive après vaccination avec Pfizer et 60 avec Moderna.

“115 cas graves” après l’injection de Pfizer

Après examen, pour les candidats vaccins ayant reçu l’injection Pfizer, “115 cas graves de surdité ont été retenus et analysés”, décrit l’ANSM. Dans la liste, on retrouve donc 50 hommes et 65 femmes, avec une moyenne d’âge de 52 ans. Pour 54 de ces personnes, ces effets indésirables sont survenus après la première injection, pour 48 d’entre eux après la seconde, et enfin pour 12 personnes après la dose de rappel.

    Lire aussi : CHIFFREMENT.  Covid-19 : infections, vaccin, immunité collective… Tout ce qu’il faut savoir sur la 7e vague     

L’ANSM affirme avoir sélectionné ces cas en raison de leurs caractéristiques cliniques. La structure montre également que dans la plupart des cas, ces troubles auditifs seraient apparus moins de 21 jours après l’injection. “Ces cas ont été récupérés sans conséquence dans 38 cas, récupérés avec conséquence (besoin de matériel) dans 4 cas, et non récupérés sur déclaration pour 71 cas.”

“29 cas” après l’injection de Moderna

Du côté de Moderna, “29 cas graves ou non graves de surdité soudaine” ont été sélectionnés pour cette étude. Il s’agit de 14 hommes et 15 femmes, d’une moyenne d’âge de 51 ans. Pour 13 d’entre eux, les problèmes auditifs sont survenus après la première injection, 12 après une seconde dose de vaccin et 2 après une dose de rappel. “Ces cas sont réhabilités dans 8 cas, non réhabilités au moment de la déclaration pour 14 cas et d’évolution inconnue dans 2 cas”, explique l’ANSM.

    Lire aussi : Covid-19 : les vaccins ont évité près de 20 millions de décès en 2021, selon un modèle     

Cependant, l’agence reste prudente face à ce phénomène. Elle appelle également toute personne subissant ce type de trouble après une injection à consulter au préalable un médecin ORL puis à apparaître sur le portail du ministère de la Santé : signalement.social-sante.gouv.fr. De son côté, en février 2022, l’Organisation mondiale de la santé avait déjà signalé des cas liés à ce phénomène. Les autorités sanitaires poursuivent leurs investigations pour savoir s’il s’agit bien d’un effet négatif propre à ces vaccins.