“La moitié des enfants d’immigrés [un immigré est une personne née étrangère à l’étranger] d’avoir un parent non immigré », souligne Patrick Simon, démographe social à l’Ined et co-auteur de l’étude TeO. C’est encore plus vrai pour la troisième génération : neuf petits-enfants d’immigrés sur dix n’ont qu’un ou deux grands-parents immigrés. “Ces petits-enfants d’immigrés ont un rapport de plus en plus distant avec l’immigration”, observe M. Simon. Lire aussi l’article destiné à nos abonnés sur Immigrant : “Ça y est, enfin, je me sens chez moi, je fais partie de la France”

“Une très forte progression”

Cette diffusion de l’ascendance est le résultat d’un mélange croissant d’unions qui produit un brassage considérable de la population. Si la majorité des immigrés (63 %) vivent en couple avec des immigrés – le plus souvent de même origine – ce pourcentage s’inverse à la deuxième génération : 66 % des descendants d’immigrés sont en couple avec une personne qui n’a pas d’immigré. Contexte. . « À mesure que l’immigration s’inscrit dans l’histoire, la composition de la population française s’élargit. Le lien avec l’immigration est courant, mais il s’estompe », résume M. Simon. La nouvelle version de l’enquête TeO permet également de détailler la différenciation des origines, reflet de l’histoire migratoire de la France. Selon ses résultats, sur les 5,8 millions d’immigrés en France – soit 9 % de la population – près de la moitié sont nés en Afrique et un tiers en Europe. “La part des Européens a tendance à baisser, tandis que celle des personnes originaires d’Afrique subsaharienne et d’Asie augmente avec le temps”, note l’étude. Lire aussi l’article destiné à nos abonnés Pap Ndiaye : “Notre mission est de mettre l’immigration au cœur de l’histoire nationale”
Une autre partie des résultats de TeO concerne l’ascension sociale des immigrés. Leurs enfants font-ils mieux qu’eux ? “Cette question se pose avec une acuité particulière pour les familles immigrées dont le programme d’immigration visait souvent à améliorer leur sort et celui de leurs descendants”, souligne la recherche. TeO montre que “dans les familles où les enfants ont deux parents immigrés, l’évolution du niveau de diplôme est très forte et encore plus prononcée que dans le reste de la population sans origine immigrée”, précise Mathieu Ichou, co-auteur de l’étude. et chercheur à l’Ined. Ainsi, parmi les parents immigrés et leurs enfants nés en France, le pourcentage de diplômés du supérieur passe de 5 % à 33 %, tandis que dans la population non originaire il passe de 20 % à 43 %. Il vous reste 44,7% de cet article à lire. Ce qui suit est réservé aux abonnés.