Une fermeture inhabituelle est évidemment un cas de force majeure. “Je me doutais qu’il y avait quelque chose de grave. La police était là hier (ndlr, mercredi) toute la journée.” Dans le hall de l’immeuble, Marguerite, une locataire, confirme qu’à partir de 7 heures du matin, elle a rencontré les chercheurs dans les étages. Ils cherchaient un moyen d’accéder aux caves. Là où hier à minuit un cadavre a été récupéré avec l’aide de pompiers spécialisés dans le sauvetage et le nettoyage. Le cadavre, retrouvé caché derrière une couche assez épaisse de ciment et de gravats, serait celui d’un homme d’une quarantaine d’années disparu au printemps. “Quand ils l’ont sorti, ils lui ont mis un drap. Il y avait une odeur épouvantable et il y avait encore beaucoup de spectateurs dans la rue”, raconte Marguerite. Dans cet immeuble de trente-deux appartements, rares sont ceux qui ne sont pas allés une seule fois au bar Akim, où ils jouent à des jeux ou au Loto. “C’est un homme charmant et gentil”, dit une voisine en prenant son courrier. “Un très bon gars”, confirme Mohammed, qui chique régulièrement du tabac depuis seulement deux mois.

Disparu au printemps

Marguerite jeta un coup d’œil au gérant, assis et menotté, pendant que l’enquête se poursuivait. Le procureur adjoint Parvine Derivery confirme que la détention est en cours. Il n’en dira pas plus. L’enquête, couverte par le secret, est en cours. Des rumeurs fusent dans le quartier. Seules certitudes : un homme est mort et de nombreuses personnes interrogées par les enquêteurs de la brigade criminelle de la caserne Auvare doivent être présentées à l’enquêteur ce vendredi matin. Ce qui laisse penser que le suspect numéro un a peut-être été aidé dans son travail lorsqu’il a eu besoin de cacher son corps. La disparition au printemps du quadragénaire, un client occasionnel du bar à l’époque, avait été qualifiée d’”inquiétante” par la justice, au point que le procureur avait demandé à la police d’enquêter. Les premières investigations ont confirmé de sérieux doutes. Le dernier endroit où l’homme a été vu vivant était ce logement populaire de la rue de France. Une dispute le mettrait avec le gérant. Il y aurait eu une querelle et ça aurait mal tourné. Ensuite, il a fallu se débarrasser d’un corps très encombrant. Le moyen le plus simple et le plus discret était de le cacher dans la cave au fond du bar. Les voisins n’ont rien vu, rien entendu. Aucune odeur ne les a alertés. En revanche, l’opération de recherche a nécessité le recours à des pompiers spécialisés, capables à la fois de localiser le corps puis de l’enterrer sans dénaturer la scène du crime. La mission a été achevée après plusieurs heures d’efforts. Les circonstances exactes du décès de la victime restent à déterminer. Une autopsie devrait éclairer l’enquêteur et confirmer ou infirmer l’histoire d’Akim K.