Publié à 19h48
                Mylène Crête La Presse             

La Presse a obtenu une copie de la décision rendue mardi par le juge Mark Phillips. L’obligation de vaccination a été imposée par le gouvernement fédéral le 30 octobre 2021, lors de la quatrième vague de la pandémie, et a été levée le 20 juin. Les travailleurs des secteurs du transport aérien, maritime et ferroviaire ont été particulièrement touchés. “Les preuves établissent que la vaccination en tant que telle est une mesure de santé publique d’intérêt public”, a écrit le juge. La vaccination obligatoire dans le secteur des transports s’est non seulement avérée efficace, mais a permis d’éviter des problèmes très graves. » Les Métallurgistes unis ont fait valoir qu’exiger la vaccination pour pouvoir travailler viole la Charte canadienne des droits et libertés. L’article 7 de la Charte garantit le “droit à la vie, à la liberté et à la sécurité de la personne”.

Quatre critères

Cependant, le caractère extraordinaire de la pandémie de COVID-19 justifie la violation de ces droits, car il s’agit d’une maladie qui “peut être grave et même mortelle”, écrit le juge Phillips. Elle examine quatre critères établis par la jurisprudence pour qu’un juge considère une violation justifiée de ces droits fondamentaux : la poursuite d’un objectif « urgent et substantiel », le rapport rationnel entre cet objectif de santé publique et la vaccination obligatoire, la moins intrusive, et la question de savoir si ses effets bénéfiques l’emportent sur ses conséquences néfastes. Certains travailleurs ont préféré compter sur leur immunité naturelle plutôt que de se faire vacciner. Le juge reconnaît qu’il s’agit “d’un choix personnel légitime” mais ajoute dans le même paragraphe que la vaccination offre une meilleure protection contre le variant Omicron que celle acquise après infection citant les études scientifiques présentées comme preuves. Il note que des exceptions étaient déjà prévues pour les personnes qui avaient une contre-indication médicale ou une croyance religieuse sincère les empêchant de se faire vacciner. Ajouter le libre choix à ces deux exceptions irait à l’encontre de l’objectif de santé publique de protéger les gens contre la maladie, soutient-il. Le juge Phillips rappelle que le taux d’hospitalisation était 25 fois plus élevé chez les non-vaccinés au moment de la vaccination obligatoire en octobre 2021. Il considère que la vaccination était “la mesure la moins intrusive qui permettrait d’atteindre l’objectif”, surtout depuis le moment où “Le respect du principe de précaution était nécessaire”. Des mesures telles que l’utilisation de masques, la distanciation sociale, la ventilation et l’hygiène réduisent la transmission du COVID, mais n’offrent pas de protection immunitaire durable en cas d’infection. Le juge Mark Phillips, dans sa décision Le juge Phillips rejette également l’argument selon lequel cette politique a été imposée pour des raisons économiques ou administratives. Dans sa décision, le juge a souligné l’importance du transport de compétence fédérale pour la livraison des “biens essentiels” et “pour assurer l’efficacité des chaînes d’approvisionnement”. Il note au passage que le secteur des transports du Canada a été plus résilient que celui des États-Unis grâce à la vaccination.

Ottawa satisfait

“Nous saluons la décision de la Cour supérieure du Québec qui a conclu que les exigences en matière de vaccination étaient conformes à la Charte canadienne des droits et libertés”, a déclaré le cabinet du ministre des Transports Omar Alghabra. PHOTO PAR PATRIC DOYLE, ARCHIVES DE PRESSE DU CANADA Omar Alghabra, ministre des Transports du Canada « Tout au long de la pandémie, nous avons pris des mesures pour assurer la santé des Canadiens et la sécurité du système de transport. Nous n’hésiterons jamais à agir pour protéger les Canadiens face à une menace. » Le Syndicat des Métallos, qui représente 60 000 travailleurs, n’a appris le jugement qu’hier soir. Il n’exclut pas un recours. Le syndicat, affilié à la Fédération des travailleuses et travailleurs du Québec (FTQ), rappelle qu’il « appuie l’objectif d’une campagne de vaccination à grande échelle comme moyen de combattre la pandémie ». “Cependant, nous avons estimé que le prix que nous devions payer pour une décision personnelle de ne pas vacciner, c’est-à-dire la perte de travail ou de revenus, était disproportionné, alors que des mesures de confinement auraient pu être mises en place, comme ce fut le cas à début de la pandémie, tout en respectant les impératifs de santé publique », a déclaré le directeur adjoint des Métallos Québec, Donald Noël.


title: “Transport F D Ral La Vaccination Obligatoire Tait Justifi E La Cour Supr Me D Cide " ShowToc: true date: “2022-11-20” author: “Arlene Bossey”


Publié à 19h48
                Mylène Crête La Presse             

La Presse a obtenu la décision rendue mardi par le juge Mark Phillips. L’obligation de vaccination a été imposée par le gouvernement fédéral le 30 octobre 2021, lors de la quatrième vague de la pandémie, et a été levée le 20 juin. Les travailleurs des secteurs du transport aérien, maritime et ferroviaire ont été particulièrement touchés. “Les preuves établissent que la vaccination en tant que telle est une mesure de santé publique d’intérêt public”, a écrit le juge. La vaccination obligatoire dans le secteur des transports s’est non seulement avérée efficace, mais a permis d’éviter des problèmes très graves. » Les Métallurgistes unis ont fait valoir qu’exiger la vaccination pour pouvoir travailler viole la Charte canadienne des droits et libertés. L’article 7 de la Charte garantit le “droit à la vie, à la liberté et à la sécurité de la personne”.

Quatre critères

Cependant, le caractère extraordinaire de la pandémie de COVID-19 justifie la violation de ces droits, car il s’agit d’une maladie qui “peut être grave et même mortelle”, écrit le juge Phillips. Elle examine quatre critères établis par la jurisprudence pour qu’un juge considère une violation justifiée de ces droits fondamentaux : la poursuite d’un objectif « urgent et substantiel », le rapport rationnel entre cet objectif de santé publique et la vaccination obligatoire, la moins intrusive, et la question de savoir si ses effets bénéfiques l’emportent sur ses conséquences néfastes. Certains travailleurs ont préféré compter sur leur immunité naturelle plutôt que de se faire vacciner. Le juge reconnaît qu’il s’agit “d’un choix personnel légitime” mais ajoute dans le même paragraphe que la vaccination offre une meilleure protection contre le variant Omicron que celle acquise après infection citant les études scientifiques présentées comme preuves. Il note que des exceptions étaient déjà prévues pour les personnes qui avaient une contre-indication médicale ou une croyance religieuse sincère les empêchant de se faire vacciner. Ajouter le libre choix à ces deux exceptions irait à l’encontre de l’objectif de santé publique de protéger les gens contre la maladie, soutient-il. Le juge Phillips rappelle que le taux d’hospitalisation était 25 fois plus élevé chez les non-vaccinés au moment de la vaccination obligatoire en octobre 2021. Il considère que la vaccination était “la mesure la moins intrusive qui permettrait d’atteindre l’objectif”, surtout depuis le moment où “Le respect du principe de précaution était nécessaire”. Des mesures telles que l’utilisation de masques, la distanciation sociale, la ventilation et l’hygiène réduisent la transmission du COVID, mais n’offrent pas de protection immunitaire durable en cas d’infection. Le juge Mark Phillips, dans sa décision Le juge Phillips rejette également l’argument selon lequel cette politique a été imposée pour des raisons économiques ou administratives. Dans sa décision, le juge a souligné l’importance du transport de compétence fédérale pour la livraison des “biens essentiels” et “pour assurer l’efficacité des chaînes d’approvisionnement”. Il note au passage que le secteur des transports du Canada a été plus résilient que celui des États-Unis grâce à la vaccination.

Ottawa satisfait

“Nous saluons la décision de la Cour supérieure du Québec qui a conclu que les exigences en matière de vaccination étaient conformes à la Charte canadienne des droits et libertés”, a déclaré le cabinet du ministre des Transports Omar Alghabra. PHOTO PAR PATRIC DOYLE, ARCHIVES DE PRESSE DU CANADA Omar Alghabra, ministre des Transports du Canada « Tout au long de la pandémie, nous avons pris des mesures pour assurer la santé des Canadiens et la sécurité du système de transport. Nous n’hésiterons jamais à agir pour protéger les Canadiens face à une menace. » Le Syndicat des Métallos, qui représente 60 000 travailleurs, n’a appris le jugement qu’hier soir. Il n’exclut pas un recours. Le syndicat, affilié à la Fédération des travailleuses et travailleurs du Québec (FTQ), rappelle qu’il « appuie l’objectif d’une campagne de vaccination à grande échelle comme moyen de combattre la pandémie ». “Cependant, nous avons estimé que le prix que nous devions payer pour une décision personnelle de ne pas vacciner, c’est-à-dire la perte de travail ou de revenus, était disproportionné, alors que des mesures de confinement auraient pu être mises en place, comme ce fut le cas à début de la pandémie, tout en respectant les impératifs de santé publique », a déclaré le directeur adjoint des Métallos Québec, Donald Noël.