“C’est un jour qui fait peur à tout le mondeDavid Gaudu réfléchit sur un autre ton. Il faudra de bons pieds et un peu de chance“Le leader de Groupama-FDJ ne semblera cependant pas vouloir revenir.”Nous avons peur mais nous voulons partir”résume bien le sentiment d’excitation qui règne dans le peloton et les spectateurs, comme le suggérait malicieusement ‘Pogi’. Le Tour de France Pogacar : “Quand j’ai vu que Van Aert avait largué Vingaard, j’ai arrêté de m’inquiéter” IL Y A 14 HEURES Le profil de la 5ème étape : Le jour des pavés et de tous les dangers
“J’espère qu’il n’y aura pas de chute à la maison”
Mais Pogacar ne pense pas seulement au spectacle. Dans un discours plus gentil, il prédit “une étape difficile” : “J’attends avec impatience une belle journée et j’espère qu’il n’y aura pas d’accidents avec nousAvant le début de l’épreuve, la 4e du dernier Tour des Flandres – époustouflante de découvrir l’épreuve – avait refusé de parler de l’opportunité qu’elle avait de faire la différence. Il avait aussi écarté l’idée de toute peur, dans une communication bien ficelée. “Il faut courir en avant, sans soucis, sans stress», avait ainsi écrit le double vainqueur sortant, à propos de ce stade qui relie Lille à Arenberg. Au programme de la journée : 157 kilomètres, dont 19,4 pavés, répartis en onze secteurs. Pas de quoi faire sourciller le duo Wout van Aert – Christophe Laporte, mais peut-être de quoi donner quelques sueurs froides aux leaders de Jumbo-Visma : Primoz Roglic et Jonas Vingaard. Vis Jumbo, Van Aert a tout fait sauter : l’énorme coup du Cap Blanc-nez
La garde rapprochée de Roglic et Wingegard
“La scène ne me fait pas peur, mais pour les dirigeants, ça peut être tenduLaporte admet. Tout peut arriver : accidents, crevaisons ou autres incidents pouvant vous faire rater la course« Van Aert se veut un peu plus optimiste, sacré sous le maillot jaune et fort d’un succès retentissant ce mardi à Calais : »Il y aura beaucoup de nervosité, mais nous abordons cette journée avec confiance.” “La moitié de l’équipe est composée de coureurs classiques, habitués des pavés”, poursuit “WVA”, faisant référence à la présence de lui-même et de Laporte, mais aussi de Tiesj Benoot et de Nathan Van Hooydonck. Il l’assure que Jumbo-Visma ne courra pas à la défense : “Pour nous, la question ne sera pas de savoir si nous finissons sans problème ou non. Nous avons une réelle opportunité de faire quelque chose.” Van Aert : “On pensait qu’on irait au sommet”
Le chantier de 2014
Lors du Grand Prix de Denain en mars dernier, Primoz Roglic et Jonas Vingaard ont travaillé leurs pédales sur les pavés. Dans la foulée de son brillant Tour, Tadej Pogacar avait entre-temps posté une photo suggérant qu’il pourrait s’aligner pour Paris-Roubaix. C’était en fait une reconnaissance. Depuis plusieurs mois, les prétendants à la couronne des Champs ont le mercredi en tête. En 2014, Vincenzo Nibali a profité des pavés et d’une scène disputée dans des conditions de danse pour frapper fort dans sa candidature au sacre de la Grande Boucle. Le requin de Messine était si dominant dans les montagnes cette année-là qu’il serait exagéré de dire qu’il a forgé son triomphe sur le chemin d’Arenberg. Mais sa victoire finale est en partie liée à cette image de lui aux prises avec la boue. 2014, L’Enfer du Nord sur le Tour
Les pavés font partie du jeu
“Tadej Pogacar a été incroyable au Tour des Flandres, Geraint Thomas a déjà terminé dans le Top 10 à Paris-Roubaix», rappelle Bradley Wiggins, pour Eurosport. Aux yeux du vainqueur du Tour de France 2012, savoir franchir les chemins pavés fait partie du bagage des prétendants : «Je pense que la plupart des gens savent que cela fait désormais partie intégrante de la préparation du Tour.” Même si les deux meilleures cartes de son équipe pour la couronne ne sont pas les « Flandriens », Van Aert se réjouit du parcours proposé mercredi : «J’adore avoir une scène comme celle-ci en tournée.” Il ne le dit pas innocemment, puisqu’il aurait pu cueillir là aussi un bouquet aristocratique. Pogacar partout, Van der Poel parfait, Madouas dans la surface : le résumé d’une manche époustouflante
Un défi aussi pour les chasseurs de scènes
Pour certains, le tour se joue en partie là-bas, dans le but de lever la main. Le champion de France, notamment, Florian Sénéchal, ou son compatriote Adrien Petit, doivent avoir des démangeaisons aux mollets. Lars Boom, en 2014, a réalisé une performance sans précédent dans sa carrière sur route. Le consultant d’Eurosport, Robbie McEwen, estime qu’il y en a, pour chaque coureur “l’une des plus grandes victoires de tous les temps, car ça va être épique« Le frisson d’un John Degenkolb renaissant, à son succès il y a quatre ans, ne dit pas le contraire. Pourtant, l’Allemand a deux Monuments à son actif. La scène de 2018 n’est pas concurrente. Mais elle est colorée d’un cachet particulier. sont là, au seuil des pavés. La joie de John Degenkolb, vainqueur d’une étape du Tour de France 2018, à Roubaix Crédit : Getty Images Le Tour de France Pogacar : “Quand j’ai vu que Van Aert avait largué Vingaard, j’ai arrêté de m’inquiéter” IL Y A 14 HEURES Le Tour de France Van Aert a sorti le Tour de son marasme IL Y A 16 HEURES