POLITIQUE – Alors que le nouveau président de la commission des finances à l’Assemblée nationale se défend contre les accusations de son comportement envers les femmes lors d’un forum du JDD, la militante Sophie Tissier a pris la tête de la commission de la France insoumise (LFI) contre les violences sexistes et sexuelles à propos d’Éric Coquerel. Cette figure du mouvement des gilets jaunes a annoncé sa démarche auprès de BFMTV ce dimanche 3 juillet concernant le “comportement déplacé et offensant d’Éric Coquerel en 2014”, alors que LFI se contentait jusqu’alors de provoquer des “rumeurs”, fondées sur toute plainte ou signalement. sur l’électeur. Je viens de contacter la commission violences sexuelles CVSS de la FI pour valider mon témoignage attestant du comportement inacceptable d’Eric #Coquerel. C’est une forme d’agression qu’il faut condamner car elle s’inscrit dans le continuum des violences faites aux femmes pic.twitter.com/ffuwA9gdCX – Sophie Tissier Officiel (@sophietissier23) 3 juillet 2022 Dans un tweet publié ce dimanche, il ajoute qu’il était motivé pour prendre la parole après l’allocution de Rokhaya Diallo jeudi 30 juin sur RTL, dont il “salue le courage”. Dans sa tribune, Éric Coquerel suscite pour sa part des “rumeurs sans fondement” et pour lesquelles il s’est senti obligé de réagir après le discours de l’écrivaine et militante Rokhaya Diallo, qui a provoqué, sans donner plus de détails, “des sources à LFI” mettant en cause la conduite du député de Saint-Saint-Denis. Dans les colonnes du JDD puis sur BFMTV, il affirme également n’avoir “jamais eu recours à la violence ni à la coercition physique ou psychologique pour obtenir un signalement, ce qui marque la porte d’entrée des comportements criminels dans le domaine des violences sexistes et sexuelles”.
Le tweet accusateur de Sophie Tissier
La veille de ce signalement à la commission chargée de lutter contre le sexisme et les violences sexuelles dans le parti de Jean-Luc Mélenchon, Sophie Tissier avait déjà commencé ses révélations sur les réseaux sociaux plusieurs années après que cet épisode ait été rapporté anonymement dans le magazine Chat. Dans un tweet posté samedi, l’ancien ami proche de Die Linke a déclaré : « Je le sais parce que j’ai souffert. Je confirme. Harceleur de coq aux mains errantes collantes et attaques inappropriées en 2014 lors des universités d’été du PG ». Je le sais parce que j’ai souffert. Je confirme. Harceleur de #Coquerel aux mains baladeuses collantes et aux attaques inappropriées en 2014 lors des universités d’été du PG. J’ai ressenti une agitation profonde dont je ne savais pas où elle s’arrêterait. Je lui avais clairement exprimé mon refus. Il s’en fichait. https://t.co/FFsxRZpCNB – Sophie Tissier Officiel (@sophietissier23) 2 juillet 2022 Il ajoute : « J’éprouvais une angoisse profonde dont je ne savais pas où elle s’arrêterait. Je lui avais clairement exprimé mon refus. Il s’en fichait.”
Quand Sophie Tissier sentait “ce n’était pas une attaque”
La militante s’est confiée à la chaîne d’information BFMTV et Médiapart apportant quelques précisions sur les “attaques déplacées” dont elle accuse Éric Coquerel d’être l’auteur. D’abord, Sophie Tissier s’est exprimée pour Médiapart, dans un article paru samedi, sur les accusations portées contre l’élu révolutionnaire en 2014. Selon elle, les agissements d’Éric Coquerel “n’étaient pas une agression” et c’est pourquoi il n’est pas entré dans la peine de entrer dans la cellule LFI. Pour Sophie Tissier, les événements “n’étaient pas assez graves”. Lors d’une soirée organisée à l’issue d’une journée de conférences politiques à Grenoble (dans le cadre des universités d’été de Die Linke), l’alors coordinateur du PG se montrerait particulièrement tenace. “La main baladeuse toute la nuit”, Éric Coquerel aurait invité Sophie Tissier à danser : “Il m’a fait danser, il m’a écartée” décrit-il à Médiapart, tout en précisant qu’il lui faudrait répéter à plusieurs reprises au député une danse . “un peu trop dans le corps” à son goût. Le député nouvellement réélu lui aurait également envoyé plusieurs SMS pour l’inviter à se réunir. Sophie Tissier précise toutefois qu’elle n’a plus ces messages aujourd’hui. Avec BFMTV, il évoque “un côté prédateur” puisque ce dernier avait “un regard fixe [elle] toute la journée et toute la nuit.” Il ajoute que cela “ressemblait à son jeu toute la nuit”. Y a-t-il des témoins ? Deux personnes ont témoigné en sa faveur ce dimanche, mais deux autres que Sophie Tissier avait conseillé au JDD de contacter ont contredit sa version.
Ce que dit Éric Coquerel de cette soirée
Concernant cette soirée, Éric Coquerel tient à clarifier les faits, comme le rapporte Médiapart : “Je me suis reconnu parce qu’il parle d’une nuit en boîte que j’ai vraiment passée. Sauf qu’il y a des éléments dans cette description que je ne reconnais pas, et qui font de la discothèque, du flirt, quelque chose qui serait à la limite du harcèlement ou du moins à la limite de l’attirance lourde. Cela, je ne le reconnais pas. Sur BFMTV ce dimanche, il a ajouté quelques détails. « Nous sommes arrivés ensemble à cette fête, où il y avait beaucoup de monde. Je ne nie pas avoir dansé avec elle mais je nie tout ce qui pourrait être lié à des gestes de drague agressifs.” Il affirme avoir des témoins qui “confirmeront qu’il n’y a pas eu de geste déplacé”. Par ailleurs, Éric Coquerel “n’exclut pas de porter plainte pour diffamation” mais ne prévoit aucune renonciation tant qu’une plainte “avec preuves” n’aura pas été déposée. À voir aussi sur Huffpost : #MeTooPolitique : pourquoi la raison peine à se libérer