L’Assemblée nationale du Québec est souveraine en matière de gestion interne, a fait valoir le chef péquiste qui fait appel au pouvoir discrétionnaire de la nouvelle présidente, Nathalie Roy, qui agira un peu comme le prochain chef de file des députés. Ses fonctions entraînent un devoir de neutralité et d’impartialité, il n’a pas manqué de rappeler le chef du PQ, espérant que ce dernier sortira de la partisanerie et habilitera les députés fondamentalement opposés à prêter allégeance au roi à siéger. M. St-Pierre Plamondon s’attend à prendre une décision d’ici jeudi, laissant un jour de retard au discours du premier ministre mercredi pour éviter une dispute. Il existe de nombreuses solutions pour laisser passer les élus et leur permettre de participer, a-t-il ajouté, évoquant la possibilité d’une loi rétroactive rendant le serment au roi facultatif et la décision de le signer ou non revenant à chaque membre.

Intégrité

Paul St-Pierre Plamondon a également mentionné une proposition précise accordée au Parti Québécois ou une instruction donnée au sergent de laisser entrer les membres du PQ dans la salle bleue. Parmi les autres moyens évoqués en conférence de presse mardi, mentionnons l’autorisation donnée aux députés péquistes de siéger mais pas de voter. “Vous dégrader au point de témoigner pour le roi d’Angleterre n’est pas acceptable. » — Une citation de Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti Québécois Toutes ces propositions ont été endossées par d’éminents juristes, a assuré la députée élue Camille-Laurin. On est arrivé à la table sept, huit solutions et la vérité sur laquelle tout le monde s’accorde au niveau juridique, c’est que l’Assemblée nationale du Québec est souveraine en matière de régie interne, a répété M. St-Pierre Plamondon, qui accuse maintenant Mme. Roy sur son sort. Nathalie Roy devient la deuxième femme à occuper le poste de présidente de l’Assemblée nationale du Québec.
Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel Fidèle à ses convictions, le chef péquiste a décrit son refus de prêter serment comme un geste important pour nous, pour notre intégrité. Bien plus que la décision de trois députés, le refus du Parti québécois se conjugue à portée nationale en appelant le gouvernement québécois à confirmer la souveraineté de l’Assemblée nationale, a contesté Paul St-Pierre Plamondon. Il n’a cependant pas répondu à la question de savoir ce que feront les députés péquistes jeudi si la porte de la Chambre bleue leur restait fermée, préférant seulement invoquer le scénario favorable. Il n’y a aucune raison pour qu’il y ait des conséquences, pour nuire à la démocratie, a-t-il dit. En tout cas, les élus révoqués continueront de travailler dans leurs circonscriptions, sur le terrain, a indiqué M. St-Pierre Plamondon, après avoir participé aux manifestations de la journée pour la réforme du système électoral et contre le serment monarchique.

Assistance à distance

En conférence de presse mardi à l’Assemblée nationale, le co-représentant du Québec, Gabriel Nadeau-Dubois, a également parlé du siège vacant du PQ dans la salle bleue.
Je respecte la décision du Parti québécois de ne pas prêter serment au roi, a dit M. Nadeau-Dubois, mais selon lui, pour changer l’institution, il faut être dans l’institution. Québec solidaire déposera jeudi le projet de loi 1 pour rendre facultatif le serment au roi Charles III de participer à l’Assemblée nationale. M. Nadeau-Dubois n’exclut pas non plus la possibilité de soumettre une proposition connexe. Il souhaite ainsi se rapprocher des trois députés du PK.