• À lire aussi : Malé à Rouyn-Noranda : le premier ministre n’exclut plus l’option de la fermeture • A lire aussi : Alors, fermer ou ne pas fermer la Fonderie Horne ? “Pour moi, maintenir les émissions d’arsenic aux niveaux actuels est intolérable compte tenu des effets connus sur la santé. Ces émissions doivent être réduites pour atteindre des niveaux acceptables”, a-t-il plaidé lors d’une conférence de presse. En juin dernier, Radio-Canada révélait que le Dr. Horacio Arruda, alors directeur national de santé publique, avait empêché en 2019 la diffusion des données sur le cancer du poumon à Rouyn-Noranda, qui est la plus élevée de la région. Dr. Arruda a ensuite expliqué qu’il agissait en tant que “sous-ministre”. La Fonderie Horne pourrait être responsable de cette condition, selon de nombreux professionnels de la santé. Les émissions d’arsenic dans l’atmosphère sont actuellement limitées, de droit acquis, à 100 nanogrammes par mètre cube, alors que la norme fixée par le ministère de l’Environnement est plutôt de trois nanogrammes par mètre cube. « Je pense qu’il y a une différence entre le niveau acceptable et trois nanogrammes. Trois nanogrammes, c’est une norme établie par le ministère, à laquelle s’ajoute un certain risque », a pesé le Dr Boileau, qui estime qu’il devrait y avoir des discussions sur quel risque est jugé acceptable. Plus de cancers Mercredi matin, l’Institut national de santé publique a finalement publié son rapport sur la situation à Rouyn-Noranda. Si le statu quo se poursuit, il pourrait y avoir de 13 à 554 cas supplémentaires de cancer du poumon par million d’habitants. Des chiffres qui tomberaient à 6,7 et 288 cas supplémentaires si les émissions de la ville étaient réduites aux normes québécoises. Le calcul de l’INSPQ est basé sur un scénario d’exposition de 24 heures sur 24, sept jours sur sept, pendant 70 ans. Santé environnementale à Rouyn-Noranda – Tous les partenaires sont en action pour réduire les émissions ➡️Pour voir le communiqué de presse complet : https://t.co/h4FBYiyXBT — Santé Québec (@sante_qc) 6 juillet 2022 “Nous allons bien au-delà des risques normalement acceptés que nous voulons éviter lorsque nous sommes exposés à de tels polluants. Ce n’est pas parce que ces chiffres représentent des risques moindres en termes de nombre qu’il faut éviter les enjeux que cela représente », a expliqué le Dr Boileau. Cependant, la Santé publique mènera d’autres études dans les semaines à venir pour comprendre “le plus tôt possible” les causes de la situation actuelle et si d’autres facteurs peuvent contribuer à ce risque accru de cancer du sein, du poumon. « Dans les semaines et les mois à venir, nous avancerons sur ce dossier avec transparence, rigueur et célérité. On ne veut pas prolonger le plaisir des études pendant des années pour confirmer des choses », a soutenu le Dr Boileau. Possibilité de fermentation Lors d’un débat mardi, le premier ministre du Québec François Legault a déclaré qu’il n’hésiterait pas à fermer la Fonderie Horne si elle ne pouvait pas réduire ses émissions à un niveau considéré comme sûr, ajoutant que des discussions avec l’entreprise étaient en cours. Photo Agence QMI, Thierry Laforce
“Soit ils réduisent les émissions à un niveau qui respecte la santé des citoyens, soit, malheureusement, nous devrons fermer l’entreprise. Ce sera l’un des deux. Il n’y aura pas de compromis sur la santé des citoyens”, a-t-il insisté. Le Premier ministre avait également indiqué que le gouvernement pourrait apporter une aide financière pour mettre l’usine aux normes, mais qu’il devrait aussi « investir des sommes importantes ». Pressions Depuis que la situation à Rouyn-Noranda est rendue publique, plusieurs professionnels de la santé pressent le gouvernement d’agir. Dimanche dernier, une cinquantaine de médecins avaient signé une lettre ouverte réclamant une action gouvernementale. Le Collège des médecins et l’Association québécoise des médecins pour l’environnement ont alors donné leur appui. Mardi, c’était au tour de l’Ordre des chimistes du Québec de peser dans le débat, arguant que le gouvernement et Glencore avaient des “comptes à payer” aux gens de Rouyn-Noranda.

Horne Foundry dit vouloir s’améliorer

Dans un communiqué de presse, Horne Foundry, qui appartient à Glencore, s’est engagée à réduire « davantage » ses émissions atmosphériques. L’entreprise a défendu sa position mercredi après-midi, après la conférence de presse de Santé publique. « Nous ne l’avons pas assez communiqué jusqu’à présent, mais sachez ceci : nous avons un plan concret pour réduire davantage nos émissions et nous sommes déterminés à améliorer la situation », a déclaré Claude Bélanger, responsable de l’activité cuivre nord-américaine de Glencore. Quatre actions précises sont en cours, selon lui. Plus précisément, l’entreprise aménagera une « zone de transition » entre la Fonderie et le secteur Notre-Dame pour réduire l’exposition des citoyens, améliorer et ajouter des dépoussiéreurs, développer des projets qui permettraient