Pascal Scaviner : Précisons d’abord qu’il n’est pas surprenant de parler de canicule en juillet, qui statistiquement est un mois avec des canicules fréquentes. Vos lecteurs se souviennent peut-être de la plus récente, celle de juillet 2019, qui a vu les températures approcher les 40°C sur les deux tiers de la France entre le 23 et le 25 juillet (voir notre article climat de juillet) et un record historique a été atteint dans la capitale avec 42,6° C Ensuite, à cette échéance, on ne peut pas être catégorique, on ne peut parler que de niveaux de probabilité indiquant ce qui est fiable et ce qui l’est moins, comme le montrent les scénarios prédits par les deux principaux modèles (modèle américain GFS et modèle européen CEP). . Si les deux prédisent une forte chaleur, des différences significatives allant jusqu’à 5°C peuvent être observées dans certaines régions. Il s’agit d’une différence significative, compte tenu de l’inconfort créé et des conséquences sanitaires pour les personnes les plus vulnérables.
Pour mieux comprendre l’évolution des températures attendues la semaine prochaine, il est important de garder à l’esprit le cadre météorologique actuel ainsi que certains faits. En milieu de semaine, l’indice national de chaleur (moyenne entre minimum et maximum) se situe autour de 21°C, soit déjà près de +3°C par rapport aux normales saisonnières calculées pour la période 1980-2010. La température moyenne maximale est comprise entre 26 et 27°C. Si ces niveaux se maintiennent jusqu’à vendredi, avec des écarts notables entre l’extrême nord et la Provence, où des températures élevées persisteront, à partir de samedi elles augmenteront, avec un réchauffement de la masse d’air et une direction des vents au nord-est. L’indice de chaleur devrait atteindre 22°C (soit +4°C au-dessus de la normale) et le maximum moyen 28°C. On prévoit donc entre 30 et 35°C dimanche entre la Provence et le sud-ouest. C’est vraiment en début de semaine prochaine que les fortes puis très fortes chaleurs se feront le plus sentir. Lundi, 30 à 35°C s’étendront sur les Pays-de-la-Loire, puis mardi sur toute la région Ouest et enfin mercredi, sur les ¾ du pays, avec des pointes comprises entre 35 et 40°C.
Cette situation est principalement associée à une advection chaude venant d’Espagne, qui trouve son origine dans la nouvelle formation d’un front froid au large de l’Espagne, une situation qui rappelle celle qui nous a donné la très récente et intense canicule de juin. Du 15 au 19. Dans ce contexte, les seuils de la canicule seront abordés à partir du milieu de semaine prochaine en Aquitaine.
Dès le jeudi 14 juillet, jour de la fête nationale, l’évolution est mise en doute. La persistance de températures élevées sur une grande partie du pays semble très probable, en revanche le risque d’entrer dans une période de très forte chaleur généralisée est beaucoup plus faible pour le moment, autour de 60%. Si ce scénario devait se réaliser, les seuils caniculaires seraient atteints au plus tard le vendredi 15 juillet sur une grande moitié ouest. Nous serions alors +8°C au-dessus de la normale, une valeur tout à fait comparable au pic de la canicule précédente. Les nuits seraient agitées dans les grandes villes et les journées chaudes au soleil entre 40 et 45°C.
À l’été 2019, nous avons connu une vague de chaleur historique avec de nombreux tronçons en alerte rouge. Sommes-nous dans la même configuration ?
Les conditions météorologiques ne sont pas comparables. En juillet 2019, la masse d’air en altitude était plus chaude avec des températures allant jusqu’à 24°C vers 1500 m d’altitude, contre 20°C pour la prévision moyenne actuelle. De plus, les centres d’action qui ont piloté cette situation n’étaient pas les mêmes. La canicule de 2019 a touché 90% des départements français avec 20 départements du Nord en alerte rouge, dont l’Ile-de-France. Dans ce cas, en prenant l’un des scénarios les plus extrêmes, nous serions plus proches de la canicule de juin dernier, les mêmes zones du Sud-Ouest et du Midwest étant les plus exposées.
Les vagues de chaleur peuvent provoquer de violents orages et de la grêle. Quel est le niveau de risque aujourd’hui ?
La prévision du risque tempête ne pourra être prise en compte qu’à partir du 15 juillet. Il est encore trop tôt pour signaler ce risque, que nous estimons actuellement à 20 %. La saison estivale démarre et les attentes sont fortes quant à cette actualité à venir, bien sûr nous y reviendrons dans nos prochaines mises à jour.