Crédit image : Microids
Ce n’est pas la taille qui compte
Même si son éditeur tente de s’en démarquer lors de la promotion du jeu, force est de reconnaître que Schtroumpfs Kart est un jeu qui s’inspire heureusement de Mario Kart 8 Deluxe. Il s’agit du deuxième jeu mettant en vedette les personnages bleus de Peyo, et deux autres devraient encore être en préparation. Et s’il est si facile d’établir des comparaisons avec la licence de Nintendo, c’est parce que Schtroumpfs Kart utilise plus que le contour. Depuis le menu de lancement, on nous offre la possibilité de lancer le mode grand prix, la course libre, ainsi que les défis chronométrés. Sachant que cela est accessible en solo ainsi qu’en multijoueur jusqu’à quatre joueurs en local. Si l’on s’arrête au grand prix, qui est sans surprise la principale caractéristique du jeu, on pourra choisir parmi trois coupes : Village, La forêt, Gargamel. Chacun d’eux comprend quatre circuits, plus ou moins inspirés de l’univers de la bande dessinée. Vous pouvez également choisir entre la variante “Fun” ou “Super Speed”, cette dernière étant similaire au mode 100cc ou 150cc de Mario Kart, pour une comparaison rapide. A part ça, c’est classique, il faut passer par les courses pour se frayer un chemin jusqu’au sommet, en espérant obtenir suffisamment de points pour ensuite se hisser dans les trois premiers du podium.
En revanche, ne vous fiez pas au panel de pilotes mis à notre disposition, qui est de 12. Schtroumpfs Kart est une production destinée aux plus jeunes, et à cet égard, tout est fait pour être accessible. Découvrez les trois options activables pour faciliter la course, comme la conduite assistée ou l’accélération automatique. La sélection des coureurs a également été simplifiée car il n’est plus question de catégorie de poids ni de maniabilité. Chaque personnage joue exactement de la même manière, quelle que soit son apparence ou sa carte. La seule différence sera dans leur niveau de puissance, puisque chaque pilote a sa propre compétence.
Nous essayons d’être comme les adultes
Schtroumpfs Kart repart pourtant avec de bonnes idées, mettant en avant l’utilisation intensive d’objets. L’idée d’avoir une capacité unique par pilote n’est pas mauvaise en soi, même si certains sont clairement plus efficaces que d’autres. Cependant, il est gâché par le fait que plusieurs de ces pouvoirs ont un effet équivalent sur les objets normaux que l’on peut ramasser sur la piste. Papa Schtroumpf, par exemple, a un pouvoir qui peut endormir les adversaires autour de lui, mais un pouvoir standard accessible aux autres pilotes permet de faire exactement la même chose. Ce qui tue l’une des seules bonnes idées du jeu, sans compter qu’il y a plusieurs autres défauts.
Et côté objet, c’est aussi un peu la douche froide car encore une fois c’est une pâle copie de ce qu’on retrouve dans Mario Kart. Les coquilles vertes prennent la forme d’un gland, l’étoile est présente sous la forme d’une feuille de salsepareille et les coquilles rouges et bleues sont des abeilles. On reste en terrain connu et c’est ce qui compte, mais on apprécierait un peu plus d’imagination. D’autant plus que les blocs pour récolter ces items abondent dans les circuits. Il faut mentionner la possibilité d’avoir deux objets en même temps, un peu comme dans Mario Kart : Double Dash, mais en revanche il est impossible de s’en servir comme défense en tenant l’objet derrière notre kart ou même en tirant derrière nous. Cela enlève donc immédiatement tout intérêt stratégique à vouloir garder un certain bonus en réserve. Nous constatons que les baies empilées jusqu’à 10 donnent un gain de vitesse, mais en réalité le jeu n’est pas convaincant sur les manœuvres. On a constamment l’impression de rouler sur un feuilleton, même si les morceaux sont bien pensés dans leur ensemble. Rien de bien fou, mais on alterne des pistes sinueuses qui profitent des toboggans, tandis que d’autres ont parfois des surfaces plus grandes et permettent de profiter des objets. Il existe des raccourcis et il faut parfois un peu d’habileté pour les utiliser, ce qui récompense les joueurs qui sont prêts à investir dans la maîtrise du jeu. La marge de progression aurait pu être intéressante, mais elle est alourdie par le manque de profondeur qui vient de Schtroumpfs Kart.
Ne regarde pas les détails
Il faut dire que malgré toute l’affection que l’on peut avoir pour la BD de Peyo, force est d’admettre que Schtroumpf Kart ne lui rend pas justice. L’univers Schtroumpf est loin d’émerger. Il y a quelques stickers de personnages à débloquer, sous forme de défis à relever, mais à part ça la tenue reste basique. Il sera possible de voir Gargamel, Azraël, ainsi que Grossbouf sur une piste ou deux, mais n’en attendez pas beaucoup plus. Les niveaux sont sans vie et les environnements ont des couleurs vraiment ternes. Au point que parfois cela nuit à la visibilité et qu’on a du mal à distinguer le paysage, comme sur le circuit des marais, qui est un vrai défi à franchir. Sans pouvoir le qualifier de mauvais, Schtroumpfs Kart est juste moyen. Ce n’est pas un mauvais jeu, mais rien ne le distingue vraiment. Il fait juste le strict minimum, mais ne le fait pas très bien. Les bonnes idées comme les pouvoirs uniques sont entravées par d’autres mécanismes qui les rendent parfois moins intéressantes. Et s’ajoute à cela l’aspect technique qui est pénible à regarder, mis à part une maniabilité parfois ennuyeuse.
Ni bon ni mauvais, c’est ce que je retiendrai de ce Schtroumpfs Kart. Même si nous ne sommes pas trop exigeants et sachant qu’il est difficile d’atteindre les standards fixés par la série de kart de Nintendo, force est d’admettre qu’il existe tout de même des défauts qui gâchent notre expérience. On peut faire l’impasse sur le manque de contenu et se dire qu’il s’agit d’un jeu destiné avant tout aux plus jeunes, mais encore faut-il avoir une affinité avec l’univers Schtroumpf, qui est d’ailleurs loin d’être mis en avant. Peut-être qu’avec un meilleur équilibrage des objets et quelques modes de jeu supplémentaires, cela aurait atténué le sentiment d’être devant un jeu sans fard. Le résultat est un jeu décent, mais qui n’a pas grand-chose à résister à une concurrence féroce, à part être souvent meilleur.