“Nous ne pouvons pas être offensés par une situation que nous avons nous-mêmes créée”
C’est le cinquième lundi consécutif qu’ils se mettent en grève pour exiger plus de personnel. Pour Matthieu, qui est opérateur radio d’urgence et délégué CGT, la nomination de François Braun ne changera pas grand-chose. “On ne peut pas être insulté aujourd’hui par la situation où on l’a créée nous-mêmes”, s’est-il indigné sur Europe 1. “J’imagine que François Braun, qui est le chef de service, a approuvé les fermetures de lits et les fermetures de suspension. Il les a certainement validés. politiques d’austérité dans les hôpitaux qui ont conduit à la situation que nous connaissons aujourd’hui.” Mais pour Gilles, qui est infirmier urgentiste au CHU de Purpan, le fait que le ministre soit médecin urgentiste peut lui permettre d’être plus efficace. Pour lui, qui est en grève pour la première fois depuis huit ans, il faut répondre très vite à la souffrance des soignants.
“Nous demandons plus de besoins humains”
“Sur le papier, je pense que c’est plutôt bien”, dit-il. « Or, Olivier Véran était neurologue. Il n’a pas résolu tous les problèmes de la neurologie, mais attendons de voir. Nous ne demandons pas des augmentations de salaire, nous demandons des besoins humains supplémentaires. Et cela, nous devons répondre maintenant. Exercer notre métier devient dangereux. Moi, quand je m’occupe de 25 patients, je ne peux pas dire les noms des personnes et encore moins les pathologies pour lesquelles ils sont aux urgences ni les soins que je leur dois. Et chacun sait qu’il faudra encore du temps, notamment pour constituer la population, alors que près de 40 % des patients qui se présentent ne sont pas issus des urgences et pourraient être pris en charge par un médecin de ville.