Pour lutter contre l’inflation, le gouvernement dévoile jeudi 7 juillet une série de mesures très attendues visant à protéger le pouvoir d’achat des Français, qui apparaîtront comme un test de réussite pour une majorité relative au Parlement face à une opposition à l’agressive.
“L’urgence du pouvoir d’achat” est le “premier défi” pour le gouvernement et le Parlement, a défendu mercredi la Première ministre Elizabeth Bourne dans son discours de politique générale à l’Assemblée nationale.
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Selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), le pouvoir d’achat des Français devrait en effet baisser de 1 % cette année, plombé par une inflation qui atteindrait 5,5 % en moyenne annuelle, ce qu’il n’a pas pas entendu depuis. 1985.
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Après déjà plus de 25 milliards d’euros mis sur la table dès l’automne 2021 pour modérer, notamment, la hausse des prix de l’énergie, le gouvernement va présenter dans deux textes (un plan budgétaire rectificatif et un plan de pouvoir d’achat) une nouvelle rafale d’aides aux un montant approximativement équivalent, dont les principaux sont les suivants :
Énergie : remise carburant, bouclier tarifaire et prime transport
Le gouvernement a décidé de prolonger jusqu’à fin août au moins la remise de 18 centimes sur le carburant (en France métropolitaine), instaurée le 1er avril. Environ 3 milliards d’euros ont été budgétés pour la période d’avril à juin, qu’il convient donc d’ajouter à la loi de finances rectificative.
Le gouvernement a ouvert la voie à un débat au Parlement sur une nouvelle prolongation jusqu’à la fin de l’année et la création d’une nouvelle ‘allocation carburant carburant’, sous condition de ressources, pour les travailleurs et stagiaires qui utilisent leur voiture pour se rendre au travail .
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La prolongation jusqu’à la fin de l’année du “bouclier tarifaire” (plafond des prix de l’électricité et du gaz naturel) est également constatée.
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Enfin, le plafond de la prime transport individuelle défiscalisée que l’employeur peut verser au salarié passera de 200 à 400 euros pour 2022 et 2023 et sera cumulable avec le versement obligatoire de 50 % de l’abonnement aux transports en commun. .
Les pensions de vieillesse et d’invalidité des programmes de base augmentent de 4 % à partir du 1er juillet. Cette hausse, combinée à celle d’un peu plus de 1 % en janvier, se rapproche du niveau de l’inflation, qui a atteint 5,8 % en juin.
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Pensions de base et prestations sociales
Les allocations familiales et les minima sociaux, à savoir le revenu de solidarité active (RSA), l’allocation aux adultes handicapés (AAH) et l’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) augmenteront également de 4 %. Certaines de ces prestations sociales avaient déjà augmenté de 1,8 % en avril. Lire aussi : Pouvoir d’achat : 8 milliards d’euros de coup de pouce pour les prestations sociales
Point de repère
Les 5,7 millions de fonctionnaires ont obtenu une augmentation générale, effective au 1er juillet, de 3,5 % de la valeur de l’indice qui sert de base à leur rémunération, pour un coût de 7,5 milliards d’euros alloués à l’État (3,2 milliards ). , les OTA (2,28 milliards) et les hôpitaux (1,99 milliard). Des mesures complémentaires ont également été annoncées, comme une augmentation de 7% de la contribution de l’Etat au financement de la restauration collective. Lire aussi : L’article est destiné à nos abonnés Le gouvernement met fin au gel de l’indice de la fonction publique avec une hausse de 3,5 %
contrôle alimentaire
Un chèque alimentaire de 100 euros, plus 50 euros par enfant à charge, sera versé à 9 millions de foyers. En 2020, pendant la crise du Covid-19, une prime similaire de 150 € par adulte et 100 € par enfant couvrait un peu plus de 4 millions de foyers. Lisez aussi: Le gouvernement confirme la promesse d’un bon alimentaire de 100 € pour 9 millions de ménages les plus pauvres
Premier ministre Macron
Le plafond de la prime extraordinaire de pouvoir d’achat défiscalisée et désocialisée, dite “prime Macron”, va être triplée. Ainsi, les entreprises pourront verser jusqu’à 3 000 € à leurs salariés, et même jusqu’à 6 000 € pour ceux qui ont mis en place un plan d’intéressement ou de participation. Le niveau moyen de paiement par salarié en 2021 n’était que de 506 euros, contre les 1 000 euros qui avaient été approuvés, selon le ministère des Comptes publics.
Indépendant
Une réduction des cotisations des pigistes est prévue. Cette mesure, qui vise une plus grande égalité entre les cotisations des salariés et des indépendants, doit permettre à ces derniers de gagner 550 euros par an au niveau du SMIC.
Locations
Le loyer de référence augmentera de 3,5% en juillet puis restera bloqué à ce niveau pendant un an, une mesure présentée par le gouvernement comme un compromis entre les intérêts des locataires et des propriétaires. L’Aide personnelle au logement (APL) augmentera également de 3,5 %. Lire aussi : L’article est destiné à nos abonnés Le gouvernement abandonne le gel des loyers malgré l’inflation
Renonciation aux droits
La suppression de la redevance médias audiovisuels entrera finalement en vigueur dès l’automne, avec un gain pour les ménages de 138 €, soit un manque à gagner de plus de 3 milliards €, que l’Etat s’engage à compenser auprès des diffuseurs publics. Lire notre analyse : Article destiné à nos abonnés Pourquoi la suppression de la redevance menace l’indépendance de l’audiovisuel public
Étudiants
La première ministre, Elizabeth Bourne, a annoncé la révision des bourses dans son discours de politique générale mercredi. L’extension du ticket restaurant universitaire à 1 euro pour les boursiers était également en chantier. Le monde avec l’AFP