La scène est tournée depuis le bus. On entend les passagers hurler à tue-tête mais on continue à capter les images du combat sans intervenir pour séparer les protagonistes. Une note interne de la RATP, qui condamne « avec la plus grande détermination cet acte de violence », relate les faits : « L’attentat a eu lieu à l’arrêt Épinay-Orgemont (dans le quartier du même nom) vers 19h25. Après un conflit routier, des personnes ont agressé le conducteur avant de prendre la fuite. » Le chauffeur de 30 ans “souffrait d’une hémorragie à la tête et d’ecchymoses à l’épaule gauche”. Secouru par la police, l’équipe de protection et de sécurité du réseau (GPSR). Il a été transporté par les pompiers à l’hôpital Delafontaine de Saint-Denis. “Une plainte a déjà été déposée”, ajoute la Régie.
Pas d’arrestations lundi
La victime a été entendue et les circonstances sont plus précisément formulées. Selon une source proche du dossier, “l’agression s’est produite après qu’un enfant a évité de manœuvrer dans le secteur d’Orgemont”. Le chauffeur du bus aurait été surpris par l’apparition du petit garçon. Il a réussi à contrôler son véhicule à temps sans heurter l’enfant. Des témoins présents sur les lieux ont alors commencé à insulter l’opérateur. Ce dernier a continué sa route jusqu’à l’arrêt suivant. Là, un comité d’accueil très hostile l’attendait de pied ferme. Le conducteur a ouvert les portes et est descendu du bus. C’est alors qu’il a été attaqué et battu et laissé sur le trottoir. Les auteurs n’ont pas encore été arrêtés. Pourtant, les vidéos de la RATP et celles postées par des témoins pourraient apporter de précieuses informations aux enquêteurs du commissariat d’Epinay-sur-Seine en charge de l’enquête.