Le changement est (encore) maintenant. Moins d’un mois et demi après l’annonce du premier gouvernement, le groupe formé le 20 mai doit déjà se restructurer.
Alors qu’à l’époque, Emmanuel Macron tardait à officialiser la nomination de sa première ministre, Elizabeth Born, et à dévoiler la liste des vingt-trois ministres et des quatre ministres des affaires étrangères, le président de la République doit revoir le casting. Un sujet qui était au centre des échanges entre les deux chefs de l’exécutif vendredi 1er juillet, pour que Mme Borne rende compte de ses échanges avec les leaders de l’opposition ces derniers jours et présente au chef de l’Etat des propositions de “formation de un nouveau gouvernement d’action ». Quitte à donner l’impression d’être submergé par les problématiques RH alors que les sujets brûlants (inflation, Covid-19, hôpitaux) se multiplient ?
“Il est urgent d’agir”, reconnaissait le pensionnaire de l’Elysée, le 30 juin, en marge du sommet de l’Otan à Madrid. “Il est normal que l’action tienne compte des choix de nos compatriotes et se fasse dans le bon ordre”, a-t-il poursuivi. Comprendre : l’exécutif doit tenir compte de la déception enregistrée lors des élections législatives et des nouveaux équilibres à l’Assemblée nationale, où la première ministre, sous pression, doit livrer mercredi 6 juillet sa déclaration de politique générale.
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Avant ce discours très attendu, le remaniement devrait avoir lieu “en toute cohérence” lundi ou mardi, selon la porte-parole du gouvernement Olivia Grégoire. L’objectif est d’abord de remplacer les trois ministres qui ont succombé aux élections législatives : Amélie de Montchalin pour la transition écologique et la cohésion territoriale, Brigitte Bourguignon pour la santé et Justine Bénin, ministre des affaires étrangères pour la mer. Tous doivent quitter leurs fonctions, en vertu d’une règle selon laquelle un membre du gouvernement qui a été défait aux élections législatives ne peut pas rester en fonction. A ceux-ci s’ajoute la ministre des Affaires étrangères, Yael Braun-Pivet, qui a été élue mardi à la présidence de l’Assemblée nationale.
L’égalité, “un gros problème”
En plus de ces changements “obligatoires”, une dizaine de sous-ministres et sous-ministres doivent être nommés pour occuper des portefeuilles qui n’ont pas été rémunérés lors de la première vague. Cela concerne notamment le logement, les transports, la biodiversité ou encore l’espace rural… Des aides sont notamment attendues à Bercy pour le numérique, la domination industrielle ou le tourisme. Ainsi, de vingt-sept membres, le gouvernement passera à un effectif beaucoup plus important. Avec un casse-tête : comment respecter la parité, quand les quatre ministres sortants sont des femmes ? Un défi considéré comme “un gros enjeu à gérer” par la majorité. Car parmi les noms qui circulent pour prendre leur place, on retrouve en réalité… des hommes. Il vous reste 67,85% de cet article à lire. Ce qui suit est réservé aux abonnés.