Processus compliqué, absence de consensus… L’inscription de l’avortement dans la Constitution peut-elle réussir ? Suite à un appel d’organisations féministes comme le Planning Familial et les collectifs “Avortement en Europe : les femmes décident” et #NousToutes, 1.500 personnes ont manifesté à Paris, selon le ministère de l’Intérieur. Au total, une trentaine de manifestations ont attiré au total environ 6.500 personnes en France, selon le ministère de l’Intérieur, pour défendre le droit à l’avortement partout dans le monde, en réponse à la contestation de l’avortement par la Cour suprême conservatrice des États-Unis. La Cour suprême des États-Unis a infirmé, vendredi 24 juin, sa fameuse décision de 1973 qui garantissait le droit à l’avortement au niveau fédéral, c’est-à-dire sur l’ensemble du territoire des États-Unis. Des manifestants brandissent des pancartes disant “Plus jamais ça” (Plus jamais ça) et “Mon corps, mon choix” (Mon corps, mon choix) lors d’un cortège à Paris, le 2 juillet 2022. (LAURIANE DELANOË / RADIO FRANCE) Morgane est également irritée par cette décision américaine. A 32 ans, elle défile pour la première fois “de toute ma vie” : “Tellement est un enjeu qui me tient à cœur !” “C’est un droit qui était garanti aux femmes aux Etats-Unis, qui en quelques heures a été révoqué. Pourquoi pas nous ?” Morgane, démonstratrice chez franceinfo En France, des collectifs féministes pointent des obstacles dans le pays en matière d’accès à l’interruption volontaire de grossesse. Une centaine de centres ont fermé ces dernières années, selon le collectif « Avortement en Europe, les femmes décident », et la situation s’aggrave selon la gynécologue Danielle Gaudry, figure du féminisme français. «Avec l’état du système de santé, nous constatons que les services d’avortement ont moins de plages horaires, s’inquiète-t-elle. Cet été certains services seront fermés, dont l’IVG, il n’y a pas de personnel. Donc la priorité est donnée aux urgences extrêmes et on sait très bien qu’à ce moment-là, ce qui sera un peu mis de côté, ce seront les avortements. Les féministes dénoncent également le déni et la culpabilité de certains médecins. Cela va au-delà de la seule question de l’interruption de grossesse. “J’ai rencontré des difficultés pour bénéficier d’une stérilisation définitive, raconte Morgane. J’ai eu de la chance de trouver des médecins qui acceptaient de le faire, mais c’était compliqué. J’ai appelé une dizaine de gynécologues pour me dire ‘on ne peut pas, on n’a pas d’enfants’ , tu es trop jeune, tu pourrais changer d’avis si tu rencontres quelqu’un qui veut des enfants…”” “Même si c’est garanti par la loi, le fait est que le mettre en œuvre et donner aux femmes les moyens de se reproduire est une chose complexe. Sans forcément parler d’interdiction, nous sommes bloqués.” Morgane, démonstratrice chez franceinfo Par conséquent, ces manifestants appellent à une volonté politique forte et à des moyens supplémentaires pour renforcer le droit des femmes à contrôler leur propre corps. A l’Assemblée nationale, le groupe Renaissance (ex-LREM) a annoncé, samedi 25 juin, le dépôt d’une proposition de loi visant à inscrire le droit à la pierre à l’avortement dans la Constitution française. Pour Noëlie, “cela menace la vie des femmes, il ne faut pas que ça recommence car sinon plus de femmes seront tuées”. A Paris, une manifestation pour défendre le droit à l’avortement partout dans le monde – Reportage de Lauriane Delanoë
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