Pap Ndiaye poursuit l’explication textuelle de la politique qu’il veut mener. Après s’être confié au Monde et au Parisien le week-end dernier, il a décidé d’adresser un message à tous les enseignants dans l’après-midi du lundi 27 juin. Un message fort pour la reprise d’un contact direct avec eux, alors que, pour beaucoup, la relation entre la profession et l’institution a atteint un point de bascule sous Jean-Michel Blanquer. Quelques heures après sa publication, son interview au Parisien a suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux d’enseignants sur les questions sensibles de la revalorisation et de la substitution. Le ministre de l’Éducation nationale a dû rapidement reprendre la main, croit-on dans les milieux éducatifs.
Bien qu’il ne fasse pas d’annonces importantes, M. Ndiaye est placé dès le début dans un lien de complicité avec la communauté éducative : « J’ai le plaisir de vous écrire directement, sous la responsabilité d’un ministère qui a non seulement structuré ma carrière mais façonné ma vie. “Je le fais comme le professeur d’université que je suis, le fils d’un professeur de lycée”, leur écrit-il. Le Ministre salue la “participation” et les “compétences” des enseignants et leur adresse son “appréciation” et “appréciation”.
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Le nouveau pensionnaire de la rue de Grenelle, qui se sait attendu en matière de laïcité et de vivre ensemble, et a fait de la lutte contre les idées de la Coalition nationale un indicateur politique, est placé sur le terrain des valeurs. “Nous traversons une période de suspicion pour le bien commun de notre République. “Votre discours, qui tient compte des vulnérabilités de la jeunesse tout en préparant chaque élève à sa vie future, peut stopper les aspects réconfortants en apparence, destructeurs en réalité”, insiste-t-il.
“Prospérité étudiante”
“C’est une communication sous forme de communication, avec un accent particulier sur l’intérêt du personnel. Une initiative bienvenue dans une situation de tension dans la profession », a déclaré Stéphane Crochet, du SE-UNSA. Pour SNES-FSU Sophie Vénétitay, Pap Ndiaye veut “réparer la relation endommagée avec le personnel avec des mots, mais ceux-ci ne suffisent pas”, rappelant les fortes attentes de la communauté éducative concernant notamment la rémunération. Le ministre énumère cinq priorités dans cette lettre aux enseignants. La lutte contre les inégalités sociales est la première d’entre elles. “Il est de ma responsabilité d’assumer le drame de l’injustice qui alimente notre système scolaire, en ne permettant pas aux plus pauvres de transformer, espérons-le, leur situation sociale”, a-t-il déclaré. Cette promesse non tenue jette une ombre sur nos actions. Il veut “renforcer l’existant” et “innover quand il le faut”, sans évoquer l’expérience des “écoles du futur” à Marseille, dont la généralisation permettra aux écoles d’acquérir une plus grande autonomie en matière pédagogique. Il ne vous reste plus qu’à lire 49,79% de cet article. Ce qui suit est réservé aux abonnés.