“Le plus important, c’est la santé et la sécurité des citoyens. Alors soyons très clairs, s’il n’y a pas de plan de l’entreprise pour réduire les émissions à un niveau sûr pour la population, nous n’excluons pas effectivement la fermeture de l’entreprise. » — Extrait de François Legault Le Premier ministre a répété ses propos quelques heures plus tard en ajoutant : Ce que je comprends c’est que l’entreprise est prête à investir, ils nous demandent l’aide du gouvernement, donc il y a des discussions qui ont lieu. Mais de deux choses l’une : soit ils réduisent les émissions à un niveau qui respecte la santé des citoyens, soit malheureusement l’entreprise devra fermer. Il n’y aura pas de compromis pour la santé des citoyens. La fonderie Horne travaille actuellement sur le projet VELOX, une nouvelle technologie qui réduira les émissions de 10 à 40 %. Nous avons tenu compte des commentaires du premier ministre. Nous ne voulons pas fermer la fonderie et ce n’est pas notre volonté car nous continuons à coopérer avec les autorités gouvernementales. Nous sommes engagés dans un processus de transformation majeure de nos installations, qui fera de cette fonderie vieille de 95 ans l’une des plus modernes de l’industrie. Nous sommes déterminés à améliorer la situation en réduisant nos émissions. Nous sommes convaincus que ce que nous proposons répondra aux préoccupations qui ont été soulevées, a déclaré par courriel Cindy Caouette, surintendante, communications et relations communautaires. Des discussions sont également en cours en vue du renouvellement du certificat de nettoyage de l’entreprise. Le certificat actuellement en place permet à Glencore d’émettre jusqu’à 33 fois plus d’arsenic dans l’air que la norme provinciale.

L’Ordre des chimistes concernés

De son côté, l’Ordre des chimistes du Québec est préoccupé par la gestion de la problématique de la contamination atmosphérique par l’arsenic à Rouyn-Noranda. Le retrait du propriétaire de Horne Foundry, Glencore, du comité de suivi de l’étude de biosurveillance de 2018 est également préoccupant. Cette étude fait état d’une exposition à l’arsenic 3,7 fois plus élevée chez les jeunes enfants du quartier Notre-Dame, très proche de l’usine, que chez les enfants non exposés à la pollution d’une source industrielle similaire. “Nous convenons que c’est un cancérigène connu, donc nous nous sentons certainement mis au défi à ce niveau. On s’interroge également sur l’ensemble du processus qui a été suivi, que ce soit au niveau de l’échantillonnage, de l’analyse, de l’interprétation des résultats, etc. Nous voudrions nous assurer que des chimistes compétents fassent partie de ce groupe », déclare le président de l’Ordre, Michel Alsayegh. Une visite attendue Le directeur national de la santé publique, le Dr. Luc Boileau, visite Rouyn-Noranda aujourd’hui (mardi). Il rencontrera le comité de biosurveillance en soirée puis les représentants des médias mercredi matin.