• Lire aussi : Les activités esthétiques vont au-delà de la médecine, disent les avocats de Piuze • Lire aussi : Procès Michèle Piuze : le détatouage est-il une pratique médicale ? C’est une victoire importante que vient de remporter le propriétaire de la clinique esthétique après une longue discussion juridique qui ne s’est pas déroulée sans conséquences financières et psychologiques. En novembre 2018, une cliente s’est présentée à la clinique de Mme Piuze pour se faire retirer un tatouage de fleur de son bras. Une première séance avait été pratiquée, mais des “complications graves” étaient survenues après le deuxième traitement, ce qui avait entraîné une plainte auprès de l’Ordre des médecins. Mme Piouze a été inculpée de cinq chefs d’exercice médical illégal pour une séance de détatouage, ainsi qu’une activité destinée aux médecins.
Cependant, devant le tribunal, Mme Piuze et ses avocats ont fait valoir que le Collège des médecins avait outrepassé son mandat et les règles régissant les soins esthétiques. Un argument que la juge Sylvie Marcotte endosse dans son jugement. “Si le tribunal suit le chemin du procureur, cela signifie que le tatouage et le retrait du tatouage sont invasifs. […] Qu’en est-il des types de piercing qui traversent complètement la peau ? il est écrit. Le juge demande alors “quand un traitement esthétique franchira-t-il la frontière pour atteindre la médecine ?” “, Ajoutant que la mode est un soin esthétique. “D’autres soutiendront que le tatouage est une activité destinée à la médecine”, a déclaré le juge, rejetant l’argument du Collège des médecins. Ainsi, le juge a estimé qu’il était “déraisonnable” de croire que le tatouage et le détatouage étaient inclus par le législateur parmi les traitements esthétiques destinés à la médecine. Le tribunal note toutefois qu’il existe un vide juridique qui “laisse une pratique sans ligne directrice” et que “seule une intervention législative peut y remédier”. Michèle Piuze croit que sa bataille judiciaire a été cruciale pour tous les soins esthétiques, une industrie importante au Québec, mais la femme d’affaires s’est sentie très seule dans cette lutte. “Ils m’ont détruit, ma confiance en moi et le regard des autres m’ont beaucoup affecté”, écrit-il dans un mail. “Le juge a précisé que le législateur n’a pas édicté de lois sur l’esthétique, le tatouage et le détatouage ou les technologies cosmétiques au laser, et qu’il ne s’agit pas de santé mais de beauté.” Ironiquement, la femme qui a perdu une clinique dans cette entreprise coûteuse remarque que c’est un problème financier et privé qui a poussé le Collège des médecins à agir. Avez-vous des informations à partager avec nous sur cette histoire ? Avez-vous un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs ? Écrivez-nous au ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.