Gard en alerte. Le nord du département est touché par un très important incendie qui avait touché 500 hectares vers 20 heures jeudi. “Ce feu est, comment dire, un” méga feu “. C’est une situation extrêmement défavorable et très critique dans la zone, car le vent ne se calme pas et il ne va pas se calmer demain ! », craignait le responsable des pompiers. Ça va continuer cette nuit et pendant plusieurs jours”, a expliqué à l’AFP le commandant Tanguy Sagères, responsable de la communication des sapeurs-pompiers du Gard.
Quels pays sont touchés par les “méga feux” ? Les « mégafeux » ont proliféré aux quatre coins du monde ces dernières années, notamment en Australie et aux États-Unis (surtout en Californie), où les surfaces brûlées ont augmenté de 1 200 % au cours des trois à quatre dernières décennies. En Russie, même les forêts ne sont pas épargnées. Ainsi, la Sibérie aurait cette année détruit plus de 16 millions d’hectares sous les flammes, avec des températures proches de 50°C. La chaleur n’a jamais été enregistrée dans cette région du monde. D’ailleurs, la Turquie ou l’Algérie ont dû faire face à de terribles incendies récemment sans forcément pouvoir les maîtriser rapidement. En Europe, l’Italie et la Grèce ont été durement touchées cet été. Alors que l’épisode du grand incendie qui a détruit 7.100 hectares de forêt dans le Var à la mi-août 2021 en France, a également été marqué comme “anormalement” fort par les pompiers.
Les causes du “grand incendie” Point désormais indiscutable pour les experts, le changement climatique est responsable de l’augmentation des incendies de forêt dans le monde. “Ce que nous voyons dans nos recherches, c’est que le réchauffement climatique a trois conséquences, la première est l’expansion spatiale de la zone de danger, contaminant des zones qui étaient historiquement immunisées”, a souligné le climatologue Renaud Barbero à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement. (Inrae) Les prévisions basées sur les analyses des experts du climat de l’ONU (GIEC) montrent “que la zone de danger va s’étendre vers le nord de l’Europe puis en altitude”, a relevé Jean-Luc Dupuy qui étudie la propagation des incendies et leur évolution en Europe à l’INRAE laboratoire de recherche à Avignon. Aujourd’hui, la superficie brûlée chaque année en Europe est en moyenne de 400 000 à 500 000 hectares, principalement dans les pays méditerranéens (Espagne, Grèce, Italie, France…). En France, “l’activité (des incendies) va s’intensifier dans les zones où elle est déjà forte, dans le Sud-Est et va aussi s’étendre aux franges montagneuses de cette zone du Sud”, où les températures et la sécheresse vont augmenter. , explique Jean-Luc Dupuy qui étudie la propagation des incendies et leur évolution en Europe au laboratoire de recherche INRAE d’Avignon. Risque, qui selon ses prévisions augmentera également dans la moitié nord, notamment dans les Pays de la Loire et le Centre où une augmentation importante des incendies est attendue à l’avenir.