franceinfo : Comment avez-vous vécu ces dernières heures ? Matthieu Pigasse : C’est une épreuve pour nous tous. Pour les festivals bien sûr, pour les groupes et pour le festival. Les termes qui me paraissent les plus justes pour décrire ce que nous avons vécu sont surprise, à savoir surprise devant la violence de cet événement météo complètement imprévisible et imprévisible. Et puis beaucoup de tristesse devant les dégâts et bien sûr les blessés occasionnés. Quand vous êtes-vous dit que vous deviez annuler ? Le festival a ouvert à 16h20. L’événement météorologique, cette tornade en fait, s’est produit à 16h45. Vers 17h, nous savions que les dégâts étaient très importants tant sur le site lui-même, avec des voies de circulation coupées, des voies de secours coupées, des victimes humaines bien sûr et aussi des dégâts structurels. Les Eurockéennes reprendront malgré tout demain. Était-ce une décision facile? Elle était facile à obtenir et difficile à obtenir. Facile à obtenir car nous avons une énergie et une passion incroyables. Et l’envie de recommencer et de continuer cette aventure bien sûr. Difficile car il fallait absolument veiller au respect des conditions de sécurité. Nous avons donc passé toute la nuit de jeudi à vendredi et de vendredi à vendredi encore la nuit, pour assurer la sécurité de la zone, des structures. Mais aujourd’hui, à cette heure-ci, on peut dire que le festival ouvrira bel et bien ses portes demain, samedi à 16h. Est-ce à dire que, avec précision, tous les risques ont été écartés ? Cela signifie que nous sommes en train de le découvrir, bien sûr. Le comité de sécurité, qui donnera l’accord et l’autorisation pour le festival, passera demain. Mais cela signifie qu’à ce moment, nous considérons que la sécurité du site sera bien assurée de manière adéquate. Pour un organisateur de festival, quelle est la plus grande peur dans ces situations, quand on annule à la dernière minute comme ça ? La plus grande crainte que nous ayons dans l’immédiat est le coût humain. Notre pensée est immédiatement de savoir s’il y a des victimes ou des blessés, de comprendre, de connaître leur situation et d’organiser l’évacuation. C’est la première pensée qui vient immédiatement à l’esprit. Le reste, je dirais que la logistique, l’organisation viennent de derrière. De nombreux artistes qui devaient être programmés ou qui arriveront demain ont manifesté leur solidarité sur les réseaux sociaux lors du festival. Il t’a touché, je suppose ? Oui, ça nous a beaucoup touché. Je ne dirais pas que nous avons été surpris parce que c’est la musique. C’est cette passion partagée. Mais effectivement, nous avons reçu de nombreux messages de soutien, de bienveillance, d’empathie de la part des artistes, dont certains étaient hier sur le site. Et donc ils ont pu voir la violence de cette tornade, et pour ceux qui n’étaient pas là, nous l’avons vu à travers les messages qui nous ont été envoyés.