Aux prises avec l’inflation, le gouvernement dévoile ce jeudi une série de mesures très attendues visant à protéger le pouvoir d’achat des Français, qui sera vécue comme un test réussi de sa majorité relative au Parlement face à l’opposition d’attaque. . “L’urgence du pouvoir d’achat” est le “premier défi” pour l’exécutif et le parlement, a défendu mercredi la Première ministre Elizabeth Bourne dans son discours de politique générale à l’Assemblée nationale.
Remise sur le carburant et protection des prix
Sur le front de l’énergie, le gouvernement a décidé de prolonger la remise de 18 cents sur le carburant jusqu’à au moins fin août. Il a également ouvert la voie à un débat parlementaire sur une nouvelle prolongation jusqu’à la fin de l’année et la création d’une nouvelle «allocation de carburant pour les travailleurs», sous réserve de ressources. La prolongation jusqu’à la fin de l’année du “bouclier tarifaire” (plafond des prix de l’électricité et du gaz naturel) est également constatée.
Pensions de base, prestations sociales et index
Les pensions de vieillesse et d’invalidité des programmes de base sont majorées de 4 %. Cette hausse, combinée à celle d’un peu plus de 1 % en janvier, se rapproche du niveau de l’inflation, qui a atteint 5,8 % en juin. Les allocations familiales et les minima sociaux, à savoir le revenu de solidarité active (RSA), l’allocation aux adultes handicapés (AAH) et l’allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa) augmenteront également de 4 %. Les 5,7 millions de fonctionnaires ont également obtenu une augmentation générale de 3,5 % de la valeur de l’indice qui sert de base à leur rémunération. Des mesures complémentaires ont également été annoncées, comme une augmentation de 7% de la contribution de l’Etat au financement de la restauration collective.
Chèque alimentaire et Prime Macron
Un chèque alimentaire de 100 euros, plus 50 euros par enfant à charge, sera versé à neuf millions de foyers. En 2020, pendant la crise du Covid-19, une prime similaire de 150 € par adulte et 100 € par enfant couvrait un peu plus de quatre millions de foyers. Le plafond de la prime de pouvoir d’achat extraordinaire défiscalisée et désocialisée, dite prime Macron, sera triplé. Ainsi, les entreprises pourront verser jusqu’à 3 000 € à leurs salariés, et même jusqu’à 6 000 € pour ceux qui ont mis en place un plan d’intéressement ou de participation. Une réduction des cotisations des pigistes est prévue. Cette mesure, qui vise une plus grande égalité entre les cotisations des salariés et des indépendants, doit permettre à ces derniers de gagner 550 euros par an au niveau du SMIC. A la sortie du Cabinet, l’audition de Bruno Le Maire et du représentant du ministre des Comptes publics Gabriel Attal par la commission des Finances de l’Assemblée, désormais présidée par l’Insoumis Eric Coquerel, sera un baptême du feu. “Ces mesures sont notre base de travail. Avec mon gouvernement, nous vous écouterons et les modifierons lorsque des convergences se présenteront”, a promis ce mercredi Elizabeth Bourne.