Comme le gouvernement sortant l’avait promis à l’approche de l’élection présidentielle, ce coup de pouce, visible dans les masses salariales d’août avec effet rétroactif jusqu’en juillet, est légèrement supérieur à la fourchette de 1,5 % et 3 % initialement annoncée par le cabinet du nouveau ministre de l’Administration publique, Stanislas Guerini. Facture pour les finances publiques : 7,5 milliards en année pleine, dont 3,2 milliards pour les fonctionnaires, 2,3 milliards pour ceux de la fonction publique locale et 2 milliards pour l’hôpital.
Cadre financier tendu
“C’est la plus grande appréciation des trente-sept dernières années […] dans un contexte économique et financier extrêmement complexe », a-t-il souligné lors d’une conférence de presse, citant quelques exemples. Un agent d’accueil débutant percevra 45,30 euros nets de plus par mois, soit 543 euros par an. Pour une sage-femme ayant vingt ans de carrière, ce sera 1 330 euros supplémentaires chaque année. Tous les agents seront payés au moins 3,7 % au-dessus du salaire minimum, 700 000 d’entre eux percevant actuellement le salaire minimum légal (qui devrait très probablement augmenter automatiquement de 2 % cet été).
Le compte n’y est pas
Pour le secrétaire national chargé de l’action publique de l’Unsa, Luc Farré, “le dégel est une étape importante”, mais il en faut plus. “Plus on se rapprochera de l’inflation, plus le gouvernement sera crédible”, a-t-il poursuivi, suppliant de ramener le coureur à 10%, comme la CGT. #PointDindice a augmenté de 3,5% depuis le 1er juillet, donc avec effet rétroactif en août il verse 7,47 milliards d’euros @UnsaFP estime que le dégel est une étape importante, mais 3,5% est insuffisant et c’est une première étape de #UNSA — Luc Farré (@lucfarre) 28 juin 2022 La secrétaire fédérale centrale de Montreuil, Céline Verzeleti, a insisté sur la nécessité d’ajuster les salaires des fonctionnaires en fonction de l’inflation, comme au début des années 1980, et de revenir en janvier pour la revalorisation rétroactive. “Si nous sommes satisfaits du dégel de la molécule, nous estimons que la hausse de 3,5% ne correspond pas aux urgences sociales et salariales”, a-t-il souligné. “C’est simplement venu à notre connaissance à ce moment-là. Nous étions à la croisée des chemins pour sortir de l’austérité. On n’en est pas là”, a ajouté le numéro un de la fédération des fonctionnaires FO, Christian Grollier. Le syndicat consultera ses troupes et reviendra à la rentrée pour la suite.
Augmentations individuelles
Soucieux de montrer que tout ne se résume pas à l’indice, Stanislas Guerini a souligné les augmentations individuelles des salaires des fonctionnaires, de 1,5 % en moyenne cette année, et a ainsi montré que l’effort total était de 5 %, donc proche de l’inflation. . Proche, mais pas complètement : tous les agents ne changeront pas de niveau et le nombre donné reste une moyenne. Certains en auront plus, d’autres moins. “C’est vrai. Mais les agents ont augmenté l’an dernier alors que l’inflation était encore faible”, se défend l’entourage du ministre.
Quatre mètres jusqu’au début de 2023
A cela s’ajoute un autre effort de 170 millions, à travers quatre mesures qui seront valables jusqu’à début 2023 : renouvellement de la garantie individuelle de pouvoir d’achat (Gipa). revalorisation des salaires du personnel de la nouvelle catégorie B. extension du forfait mobilité durable revalorisation et extension de la contribution aux frais de restauration. Sans oublier les mesures catégoriques qui ont déjà été décidées et le compte de pouvoir d’achat qui est attendu début juillet. “Ces annonces n’épuisent pas la question de l’attractivité de la fonction publique”, a ajouté Stanislas Guerini, évoquant le lancement d’une consultation “systématique” sur les salaires, les carrières, les formations et l’engagement à la rentrée. Le projet devrait être achevé au premier semestre 2023, avec une pause pour les élections professionnelles de novembre.