Deux militants nationalistes, Loïk Le Priol et Romain Bouvier, ont été condamnés, mercredi 29 juin, à deux et trois ans de prison pour l’agression violente, en 2015, d’un ancien dirigeant du Groupe Union défense (GUD). Tous deux sont en garde à vue pour le meurtre de l’ancien rugbyman argentin Federico Martin Arabourou en mars.
Les trois coaccusés ont été condamnés à des peines allant de deux ans avec sursis à cinq ans, dont deux ans avec sursis. Le tribunal de Paris a retenu pour l’ensemble la circonstance aggravante de préméditation.
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En octobre 2015, les cinq hommes ont giflé, donné des coups de pied et de poing à Edouard K., l’ancien leader du groupe d’extrême droite. Il a alors été menacé avec un couteau puis contraint de se déshabiller et de danser, tandis que Loïc Le Priol a filmé la scène, qui s’est déroulée au domicile de la victime.
Obligation de soins
Loïk Le Priol, ancien commando de la marine, a été condamné à quatre ans de prison dont deux fermes, le président du tribunal l’attribuant à la “réalité centrale”. Le tribunal a comparé les « vains motifs » de cette « mission punitive » à la gravité des « violences physiques », de « l’humiliation » et de « l’impact significatif » sur la vie de la victime. Il s’agissait d’un “blanchiment d’atteintes à l’honneur et de blessures narcissiques dans le cadre d’une punition collective”, a résumé le président.
La peine tient toutefois compte de la “discrimination altérée” de Loïk Le Priol au moment des faits, qui a été reconnue par l’expert psychiatre. Il avait en effet été rapatrié quelques mois plus tôt d’une mission dans les forces spéciales en raison d’un état de stress post-traumatique.
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Romain Bouvier, qui a été décrit par la victime comme “l’un des plus violents” lors de l’attentat, a été condamné à la peine la plus lourde, cinq ans de prison dont trois fermes.
Leur peine est assortie d’une obligation de soigner, de travailler et d’indemniser la victime pendant deux ans, ainsi que d’une interdiction de porter une arme pendant cinq ans.
Sanctions sous contrôle
Tous deux, vêtus d’une chemise légère et d’une courte barbe, ont accepté d’emblée lorsque leur président leur a demandé s’ils comprenaient la proposition avant d’en discuter avec leurs avocats. L’avocat de Loïk Le Priol, Me Xavier Nogueras, s’est dit “relativement satisfait dans l’ensemble” de la peine, sous les contrôles. Lors de l’audience du 1er juin, le procureur a requis cinq ans de prison contre Romain Bouvier et Logan Djian, quatre ans contre Loïk Le Priol (compte tenu du changement de distinction) et cinq ans, dont deux ans de prison pour Kleber V. et Geoffrey L. Les trois prévenus qui comparaissaient libres n’étaient pas présents lors de la réunion de décompte. Le monde avec l’AFP