Jeudi 2 décembre 2021, les résultats des urnes commencent à se diffuser sur les téléphones des uns et des autres. Le trio de leaders Républicains (LR) entre dans la grande salle du deuxième étage de la rue de Vaugirard, siège du parti. Visages fermés, lèvres pincées, Annie Genevard et Aurélien Pradié entourent leur président, Christian Jacob, qui annonce les finalistes du premier tour de la conférence organisée par LR pour sélectionner un candidat à la présidentielle. Les militants ont choisi le député des Alpes-Maritimes Eric Ciotti et la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse, qui seront finalement nommés le 4 décembre. Avant de s’effondrer quelques mois plus tard au premier tour de l’élection présidentielle (4,8 %). Ce n’est un secret pour personne que Christian Jacob ne souhaitait pas que ce championnat soit réservé aux membres. Puis, alors que le processus était devenu incontournable, l’ancien député de Seine-et-Marne était persuadé que le meilleur candidat pour porter le parti au pouvoir serait Xavier Bertrand, le président de la région Hauts-de-France. Cela ne s’est pas produit. De cette double déception M. Jacob tira bon cœur contre malchance, mettant le parti au service du candidat. “Le Congrès n’était pas la meilleure solution, mais la moins mauvaise”, confiait-il au Monde quelques mois plus tard, au terme de son mandat à la tête de LR, qu’il a quitté au soir du vendredi 1er juillet.
“La puissance du rebond est là”
Chirac est comme ça. A chaque déception, à chaque échec, elle réussit à le tromper. L’embarras présidentiel ? Ce n’est pas la destruction de la droite, l’étau entre Macroni et le Rassemblement national était tout simplement impossible à détendre. Un groupe de députés très réduit à l’Assemblée nationale ? Un succès proche, car LR aurait pu être pulvérisé et est désormais au centre du Palais-Bourbon grâce à la majorité relative d’Emmanuel Macron. “Il y a quinze ans, nous avions 300 députés. il y a dix ans, c’était 200; il y a cinq ans, nous étions 100. et là, nous sommes 60. Je me demande si c’est vraiment une dynamique de victoire… », s’inquiète cependant le sénateur de Paris Pierre Sharon.
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« Je prends ma part dans l’échec de la présidentielle, ça n’efface pas le reste. Le pouvoir de relance est là, et il est à l’Assemblée nationale”, répond le patron du parti. Le mantra de M. Jacob : « Le droit est de retour. Le pense-t-il vraiment ? Certains cadres notent qu’il termine toujours ses phrases en riant, comme s’il cachait ses vrais sentiments. Force pour certains.
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