POLITIQUE – “Mauvais signe”, “punition électorale”, “mépris”… Les élus étrangers ont dénoncé ce lundi 4 juillet le passage au ministère de l’Outre-mer sous la tutelle du ministère de l’Intérieur, pour la première fois peu de temps après le quinquennat de Nicolas Sarkozy. A peine nommé, le représentant du ministre Jean-François Carenco voit son portefeuille critiqué : les politiques outre-mer, toutes étiquettes confondues, mettent en cause un mix entre la question de la sécurité et la gestion quotidienne des deux millions de Français vivant hors métropole. Pour le député réunionnais (LFI) Perceval Gaillard, “c’est comme si La Réunion se limitait aux problèmes de sécurité”. Depuis 2012 et l’élection de François Hollande, le ministère des Affaires étrangères est détaché de Beauvois. Avant Jean-François Carenco, Yaël Braun-Pivet, ministre de l’Outre-mer – qui a été élue à la présidence de l’Assemblée nationale – avait un ministère à part entière. Ce changement renvoie “un mauvais signal” selon Olivier Serva, député (DVD) de La Réunion, qui voit un message “sûr” dans cet attachement à Beauvau et non au Premier ministre. Le placement du ministère sous la délégation de Gérald Darmanin est vécu comme une “punition électorale”, selon le tweet de Victorin Lurel, ancien ministre des Affaires étrangères sous François Hollande (2012-2014) alors que l’Outre-mer dispose d’une majorité en première position de Jean. -Luc Melanchon puis Marine Le Pen à l’élection présidentielle. Jean-François Carenco est tout équipé pour être ministre de l’#OM. Mais sa nomination à la tête d’un ministère de l’intérieur est un revers pour l’#OM en raison de la sanction électorale. Le message a été envoyé : d’abord la Commande, le reste nous vous conseillerons. — Victorin LUREL (@VictorinLurel) 4 juillet 2022
“Mépris” des territoires d’outre-mer de la part du gouvernement
“D’abord l’Ordre, on avisera sur le reste”, a ironisé le sénateur (PS) de la Guadeloupe. Au milieu de la crise économique, sanitaire et sociale alimentée par la méfiance à l’égard du vaccin Covid, les élus pointent le “mépris” du gouvernement envers les Outre-mer. “L’outre-mer mérite bien mieux que d’être considéré comme une ‘France de seconde zone’”, regrette la députée réunionnaise (DVD) Nathalie Bassire auprès de l’AFP. Les élus ont toutefois salué le profil de Jean-François Carenco, ancien préfet de Saint-Pierre-et-Miquelon (1996-1997) et de la Guadeloupe (1999-2002), devenu président de la Commission de régulation de l’énergie. Olivier Serva a ainsi salué “quelqu’un qui écoute, un homme de dialogue et qui a une certaine appétence pour les Outre-mer”. Mais il a déploré que “ce ne soit pas supermarine”. L’accès à l’eau potable, l’impact sanitaire et environnemental des pesticides aux Antilles et le chômage des jeunes font partie des dossiers brûlants qui attendent Jean-François Carenco, qui se rendra jeudi à La Réunion avec Gérald Darmanin pour son premier déménagement. À voir aussi sur Le HuffPost : Départs, retours et nouveaux visages… Découvrez le nouveau gouvernement Borne