Le gouvernement “maintient toutes les propositions” de la “mission éclair” pour les urgences, qui préconise 41 mesures de fermeture d’hôpitaux cet été, a annoncé vendredi 1er juillet la Première ministre, Elizabeth Bourne, lors d’une visite à l’hôpital de Pontoise (Val -d’Oise). Parmi ces “réponses à court terme”, le chef du gouvernement a notamment confirmé un “sursalaire” pour le travail de nuit, avec “un doublement des majorations pour le personnel soignant” et une augmentation de 50% pour les gardes-médecins. Une manière de “reconnaître les conditions difficiles du travail de nuit”, mais qui sera d’abord “expérimentée pendant trois mois” avant une éventuelle viabilité. Les médecins libéraux auront également droit à “une majoration de 15 € de consultations s’ils accueillent une personne qui ne fait pas partie de leur patientèle”, pour “les inciter à prendre des personnes en soins non programmés”, a ajouté Mme Thick Head. Lisez aussi: Notre article d’abonné “Les recommandations arrivent un peu tard”: les pièces de la “mission brillante” pour faire face aux urgences pendant l’été

“Réflexe” d’appeler le SAMU avant de se rendre aux urgences

Depuis plusieurs semaines, une crise aiguë touche les urgences. Le syndicat Samu-Urgences de France recensait, fin mai, au moins cent vingt services contraints de limiter leur activité faute de soignants, dont de grands CHU comme Bordeaux, Toulouse ou Grenoble. Une notification qui avait fait son président, le docteur François Brown, confier à Emmanuel Macron cette “mission de génie”. Il a donné jeudi ses 41 recommandations à Matignon. Au-delà des aides financières et espérant “mobiliser tous les professionnels de santé” pour les secours d’urgence, le Premier ministre a également promis de “faciliter le parcours des médecins retraités afin qu’ils puissent se réengager”, “permettre aux foyers d’être ouverts aux soins médicaux samedi”. Matin. voire autoriser de nouveaux actes pour les pharmaciens, kinésithérapeutes et autres soignants, “par exemple les renouvellements d’ordonnances de soins chroniques”. Lire aussi : L’article est destiné à nos abonnés Crise dans les urgences : fermetures, grèves et le regret du “temps perdu”
Il a également appelé la population à appeler le SAMU en premier recours : “Ce que nous voulons, c’est que tout le monde puisse prendre le réflexe du 15 et ne pas venir systématiquement aux urgences”, a-t-il dit, jugeant “il est impossible pour le l’hôpital pour pouvoir couvrir tous les besoins de soins des Français ».

Le filtrage des cas d’urgence par le SAMU reste entre les mains des hôpitaux

Un point essentiel pour le Dr Brown, qui a estimé vendredi sur RTL, que “ce message permettra de réduire la pression sur les services d’urgence dès la semaine prochaine dans les zones en difficulté”. Anticipant toutefois “une augmentation très probable des appels”, il a jugé nécessaire “d’augmenter le nombre d’assistants de régulation médicale” pour y répondre. Sans insister sur le filtrage généralisé des urgences par le SAMU, proposition phare de son rapport, que Mme Bourne a évité de mentionner explicitement. Critiquée par certains médecins urgentistes, dont l’emblématique médecin Patrick Pelloux, qui a dénoncé par avance une “rupture des services publics” pouvant entraîner des “morts évitables”, la mesure restera donc entre les mains de chaque hôpital. Le gouvernement n’a pas non plus évoqué d’obligation ou de limitation renforcée des devoirs pour les médecins libéraux, dont la simple évocation, en juin, par le président de la Fédération hospitalière de France (FHF), Frédéric Valletoux, avait immédiatement suscité des protestations. Lire aussi : Article réservé à nos abonnés La vie sans urgences de nuit depuis sept mois à Draguignan : “Ça y est, un système hospitalier qui craque”
Cette dernière a cependant, par son annonce, adressé une satisfaction partielle au Premier ministre, estimant qu’elle “savait apporter les réponses qui s’imposaient”. Cependant, selon lui, « ce sont des mesures à très court terme qu’il faudrait compléter par des mesures ambitieuses dès la rentrée ». Le monde avec l’AFP