Un panel de mesures pour répondre aux inquiétudes des Français, mais aussi pour tenter de déminer les critiques des oppositions. Le gouvernement, qui présentait jeudi 7 juillet son très attendu « paquet pouvoir d’achat », a martelé un chiffre rond : 20 milliards d’euros. Des dispositifs pour l’essentiel déjà annoncés, mais par lesquels l’exécutif a tenu à rappeler les masses d’argent public mobilisées depuis l’automne 2021 en soutien aux ménages pénalisés par l’inflation. Des « mesures de protection massives », a insisté le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, à la sortie du conseil des ministres jeudi, s’empressant d’ajouter que la « cote d’alerte sur les finances publiques » était atteinte. Une façon d’écarter toute velléité d’aller plus loin malgré les critiques des oppositions tentées de surenchérir, compte tenu de leur poids nouveau à l’Assemblée nationale depuis les élections législatives des 12 et 19 juin. Lire aussi : Pouvoir d’achat : ce que le gouvernement a présenté lors du conseil des ministres
Concrètement, les 20 milliards d’euros supplémentaires pour faire face à l’augmentation des prix, en particulier de l’énergie, recouvrent des propositions incluses dans deux textes : un projet de loi « portant mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat » et un budget rectificatif, qui seront examinés au Parlement à partir de la mi-juillet. Premier chantier d’envergure du second quinquennat d’Emmanuel Macron, ce paquet sera soumis à une Assemblée où le chef de l’Etat ne dispose plus que d’une majorité relative. Or les oppositions, qu’il s’agisse de l’alliance de gauche, de la droite classique ou de l’extrême droite, veulent en découdre avec l’exécutif sur ce sujet qui a dominé la campagne électorale et façonné en partie la nouvelle composition de l’Hémicycle. Les deux premières en particulier ont présenté leurs contre-propositions ces derniers jours, menaçant de ne pas voter le texte si celles-ci n’y figurent pas. « Nous avons tenu compte de certaines propositions des oppositions, avance pourtant un conseiller de l’exécutif. Notamment sur les revalorisations de prestations. » Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Pouvoir d’achat : la Nupes présente sa proposition de loi
Dans le détail, la proposition du gouvernement comprend un cortège de mesures nouvelles, et de dispositifs existants prolongés, à la fois pour pallier les effets de l’inflation et pour revaloriser un certain nombre de prestations. Pour contrer la hausse du prix de l’essence, une « indemnité carburant pour les travailleurs », de 100 à 300 euros selon les revenus et la distance avec le lieu de travail, va concerner la moitié des Français les plus modestes, soit quelque 12 millions de foyers. Elle prendra, à partir d’octobre, le relais de la remise de 18 centimes à la pompe, qui sera réduite progressivement d’ici à décembre. Coût total des deux mesures d’ici à la fin de l’année : 4,6 milliards d’euros. Il vous reste 62.88% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.