La journaliste américano-palestinienne Shireen Abu Akleh, tuée le 11 mai en Cisjordanie occupée, a été “probablement” abattue par une position israélienne, selon une analyse américaine publiée lundi 4 juillet par le département d’Etat. Cependant, les experts n’ont “aucune raison” de croire qu’il s’agissait d’une fusillade délibérée. L’étude n’a pas pu parvenir à une conclusion définitive quant à l’origine de la balle qui a tué le correspondant d’Al-Jazeera, qui couvrait ce jour-là une opération militaire israélienne à Jénine, car le projectile était “très endommagé”, selon le communiqué de presse. . La mort de Mme Abu Akleh, journaliste appréciée et respectée de la chaîne du Qatar, a choqué le Moyen-Orient. L’Autorité palestinienne, Al-Jazeera et le Qatar (le pays qui finance la chaîne de télévision) ont immédiatement accusé l’armée israélienne de l’avoir tuée. Lire aussi : L’article est destiné à nos abonnés La balle fatale à la journaliste Shireen Abu Akleh sous enquête par des Israéliens et des Américains
Suite à la publication de la déclaration, le ministre des Affaires politiques de l’Autorité palestinienne, Hussein Al-Sheikh, a déclaré : « Nous n’acceptons pas les tentatives de dissimulation de la vérité et nous n’avons pas peur de blâmer Israël (…), qui porte la responsabilité du meurtre de Shireen Abu Akleh. . La famille du journaliste s’est dite “terrifiée”.

L’armée israélienne affirme avoir examiné la balle

Ramallah, qui a refusé de remettre le missile à l’armée israélienne, l’a finalement confié aux Américains pour expertise, chargés de le restituer aux Palestiniens. Mais lundi, l’armée israélienne a déclaré avoir procédé à un « examen balistique » de la balle elle-même – un calibre de 5,56 mm et tirée d’un fusil semi-automatique Ruger Mini-14, selon le procureur palestinien – en présence de « agents de sécurité ». Dimanche, un responsable palestinien a interrogé l’Agence France-Presse (AFP), sous couvert d’anonymat, sur la possibilité de “faire confiance aux Américains” étant donné qu’Israël pourrait envisager le ballon confié aux Etats-Unis. Israël continue d’affirmer qu’il est impossible de connaître l’origine exacte de la fusillade, israélienne ou palestinienne, et a toujours exclu une fusillade délibérée. Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a conclu le 24 juin que l’armée israélienne était responsable. une enquête qualifiée de “sans fondement” par le ministre israélien de la Défense Benny Gantz. Pour leur analyse, les autorités américaines disent avoir eu, ces dernières semaines, un “plein accès” aux enquêtes des forces israéliennes et de l’Autorité palestinienne. Lire aussi : L’article est destiné à nos abonnés Mort de la journaliste Shireen Abu Akleh : Israël bloque toujours l’ouverture d’une enquête pénale
“Les Etats-Unis (…) continuent d’encourager la coopération entre Israël et l’Autorité palestinienne sur cette question importante” et “appellent à rendre des comptes” sur la question, a ajouté lundi le porte-parole diplomatique américain Ned Price. Ces derniers développements interviennent moins de dix jours avant que le président américain Joe Biden ne se rende en Israël et en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, dans le cadre de sa première tournée au Moyen-Orient depuis son arrivée à la Maison Blanche. Le monde avec l’AFP