Dans le contexte de la guerre en Ukraine et de la hausse des prix de l’énergie, une telle accélération “réduirait la forte dépendance de la France aux importations d’énergies fossiles et d’engrais minéraux” qui la rendent vulnérable, ont ajouté les membres du HCC. Ces climatologues, agronomes, économistes ou géographes conseillent au gouvernement de privilégier la sobriété, le développement des énergies renouvelables et le développement des pratiques agricoles et alimentaires (réduction de la consommation de viande, du gaspillage…). Lire l’interview : Cet article est pour nos abonnés “Il faut vivre avec le changement climatique et la France est loin d’être préparée”
Réduction insuffisante des émissions
Comme chaque année, ce rapport, devenu une référence pour l’analyse de la politique climatique gouvernementale, est très attendu. Publié dans un cadre de tensions au sein de la structure, il contient une cinquantaine de recommandations pour guider un nouveau gouvernement qui a promis de faire de l’écologie une de ses priorités. Preuve du volontariat de Matignon, les conseillers du cabinet du Premier ministre pour la planification écologique et énergétique ont tenu une conférence de presse avant la présentation du rapport à Elisabeth Borne, ainsi qu’aux ministres de la Transition écologique et de la Transition énergétique. Première conclusion de l’épais document (180 pages), intitulé « Au-delà des constats, appliquer les solutions » : les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté de 6,4 % en 2021, par rapport à 2020, en raison de la reprise partielle de l’activité économique après le Covid-19, mais restent 3,8% en dessous du niveau de 2019. “Ils s’inscrivent dans une tendance baissière, en baisse de 23% depuis 1990”, précise Corinne Le Quéré présidente du HCC. Cependant, cette réduction est loin d’être suffisante. D’abord, parce que le rythme de baisse sur la période 2019-2021 (-1,9% par an), qualifié de “modéré” par le HCC, est proche de celui observé sur la décennie 2010-2019 (-1,7% par an) . Ensuite, parce que si les performances pour 2019-2021 sont au rendez-vous, c’est principalement dû aux effets de la pandémie et au report d’une partie de l’action à plus tard. Le gouvernement, à défaut d’atteindre ses objectifs pour la période 2015-2018, a en fait augmenté les budgets carbone, c’est-à-dire les plafonds d’émission, pour la période 2019-2023. “Une nouvelle reprise partielle des activités en 2021, avec le maintien des restrictions et du télétravail, notamment, complique l’identification des effets des mesures structurelles”, a déclaré Corinne Le Quéré. Il ne vous reste plus qu’à lire 68,95% de cet article. Ce qui suit est réservé aux abonnés.