• À lire aussi : Gestion de la COVID-19 : le Canada a fait mieux que les autres, conclut une étude Érosion de l’immunité avec le temps L’Europe a de nouveau sombré, au début de l’été, dans une septième vague marquée presque partout par une reprise de l’infection. Dans ce cas, relâchement des gestes du dos, mais aussi baisse de notre immunité. Nous savons maintenant que la protection offerte par les vaccins et les infections antérieures s’érode après quelques mois. “Les personnes infectées par Omicron BA.1 en décembre sont moins bien protégées qu’elles ne l’étaient en début d’année”, explique à l’AFP Samuel Alizon, directeur de recherche au CNRS. “Il en va de même pour l’immunité apportée par les vaccins : même si elle reste très forte contre les formes sévères, elle diminue légèrement contre les infections moins sévères.”
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NE.4 et NE.5 en embuscade Mais cette nouvelle vague s’explique, selon les scientifiques, par l’évolution de nouvelles sous-variantes d’Omicron, BA.4 et surtout BA.5. En France, selon le dernier Bulletin de Santé Publique, on observe un remplacement progressif du BA.2 sur plusieurs semaines avec une augmentation de la détection du BA.5 (41%) et du BA.4 (6%) dans la semaine du 13 au 19 juin. Ces variants se propagent de plus en plus vite car ils semblent bénéficier du double avantage de la transmissibilité et de l’évasion immunitaire, c’est-à-dire une forte capacité à échapper à la réponse immunitaire. C’était déjà le cas pour le sous-variant Omicron BA.1 qui était bien plus capable que Delta d’infecter des hôtes vaccinés ou déjà infectés. Réinfections On a longtemps cru qu’une infection servait de protection, au moins pendant un certain temps. Mais avec la famille Omicron, cela ne semble pas être le cas, selon une étude de l’Imperial College publiée mi-juin dans Science. Les scientifiques ont analysé des échantillons de sang de plus de 700 travailleurs de la santé au Royaume-Uni. Tous avaient reçu trois doses du vaccin Covid-19 et étaient infectés par la souche historique ou ses variants. Leurs résultats ont montré que les personnes qui avaient été infectées par Omicron dans le passé avaient une bonne réponse immunitaire contre la souche originale de coronavirus et ses premières variantes, mais une réponse plus faible qu’Omicron lui-même. On pensait qu’une infection à Omicron pouvait presque “être bénéfique, comme une sorte de ‘rappel naturel’”, a déclaré à l’AFP Rosemary Boyton, co-auteur de l’étude. “Ce que nous avons trouvé, c’est qu’il stimule peu ou pas du tout l’immunité contre lui-même dans certains cas. “Ceci, ainsi que le déclin du système immunitaire après la vaccination, peut expliquer l’augmentation massive que nous constatons à nouveau dans les infections, de nombreuses personnes étant bientôt réinfectées.” Augmenter le niveau de protection “Nous sommes confrontés à des variantes hautement contagieuses, qui sont un peu comme des agents secrets passant sous le radar du système immunitaire. C’est une vraie complexité de la bande Omicron », a déclaré la semaine dernière Gilles Pialoux, chef de service à l’hôpital Tenon à Paris. “Ces variantes ‘hautement contagieuses’ nous obligent à augmenter le niveau de protection des plus fragiles”, a-t-il ajouté. Parce que c’est aussi une bonne nouvelle, les vaccins restent efficaces contre les formes sévères de la maladie. Pour la plupart des pays européens, la priorité absolue est que les personnes âgées et immunodéprimées reçoivent une deuxième dose de rappel. “En ce moment, le niveau d’immunité de la population est bon, mais pas parfait”, a déclaré dimanche Alain Fischer, président du comité directeur de la stratégie vaccinale française. C’est pourquoi un deuxième rappel doit être conseillé aux personnes de plus de 60 ans et aux personnes vulnérables, dont le système immunitaire et la mémoire sont moins forts.