Publié à 19h43  Mis à jour à 21h17.
                Jean-François Teotonio La Presse             

Elle a partagé son expérience sur Instagram, après avoir eu une “discussion” avec elle-même pour savoir si c’était la bonne chose à faire. Mais “ces situations arrivent trop souvent pour que je garde le silence”, écrit-il. Dans un communiqué de presse, Natation Canada a déclaré être « au courant d’un incident qui s’est produit la veille [leur] départ de Budapest. « Une fois que le personnel a été mis au courant de la situation, Mary a reçu d’excellents soins médicaux de la part du médecin sur place de notre équipe. Il a été décidé qu’il pouvait rentrer chez lui. » Mary-Sophie Harvey est suivie par des membres du personnel de Natation Canada, selon la fédération. “Nous lui offrons un soutien. » Le responsable de la communication, Nathan White, confirme qu’une enquête a été ouverte “avec un responsable indépendant de la sécurité sportive”.

Son histoire

“Les ecchymoses qui restent sont les seuls souvenirs qu’il me reste de la nuit où tu m’as vidé de ma couleur”, explique Harvey en anglais dans la première image de son post. Et il porte la signature : “Drugged”. « À l’époque, je ne savais pas ce que mon corps avait ingéré. Je me souviens seulement de m’être réveillé complètement perdu. Avec notre coach d’équipe et le médecin à mon chevet. » Elle se souvient avoir « célébré » sa compétition tout en étant « saine d’esprit » parce qu’elle avait en tête son objectif de participer aux Jeux du Commonwealth, qui commencent à la fin du mois. “Mais après, je ne me souviens de rien”, avoue Mary-Sophie Harvey. Il y a une période de quatre à six heures dont je ne me souviens pas du tout. J’ai entendu des extraits d’histoires de quelques personnes. Et moi aussi j’ai été jugé. » Elle dit qu’elle n’a “jamais eu aussi honte”. De retour chez elle le lendemain, elle découvre une dizaine de contusions sur son corps. “Mes amis ont dit qu’ils devaient me porter pendant que j’étais inconscient, ce qui pourrait l’expliquer. » Dans son message, elle montre quelques photos de ses blessures, mais dit qu’elle “ne se sent pas à l’aise” de les publier toutes. Les médecins lui ont dit qu’elle était “chanceuse” de s’en tirer avec des côtes foulées et une commotion cérébrale mineure. Parce que “ça arrive beaucoup plus souvent qu’on ne le pense”, dit-elle, se référant aux propos des médecins. En racontant son expérience, elle veut mettre le phénomène à l’honneur. “On n’en parle pas assez”, a-t-il dit, notant qu’il y a eu une recrudescence de tels cas ces dernières années. “Je pensais que j’étais en sécurité. Cela ne m’arriverait jamais. Surtout entouré d’amis. Mais c’est arrivé. J’aimerais être informé de la situation avant cet après-midi. » Il dit qu’il “recherche toujours la” joyeuse Marie “qui a trouvé le bonheur avant cet événement”, notant qu’il “craint toujours les inconnus associés à cette nuit”. Mais Mary-Sophie Harvey « ne veut pas que cela se produise [la] déterminer”. “J’apprends à vivre avec tout ça et enfin à me retrouver. »