La marche des fiertés est un défilé festif avec des chars colorés et des danseuses, mais c’est aussi un temps de réflexion et de demandes pour la communauté LGBT+. Cette année, quarante ans après la dépénalisation de l’homosexualité et près de dix ans après l’adoption du mariage pour tous, en France, la vigilance reste de mise et la mobilisation aussi. “Nous sommes 25 000 à la rue en 2019”, indique Jérémy Perrard, coordinateur à Pride Toulouse. “Il y a une heure d’attente entre le premier et le dernier des 19 chars.” “Fatigué de se cacher”, lit-on sur la pancarte de ce manifestant. Photo de DDM, Laurent Dard Dans le cortège, une jeunesse joyeuse et débridée danse sa fierté pour qu’elle puisse dire qui elle est. “C’est la première fois que je participe”, déclare Luca, 19 ans. “Je viens pour l’ambiance mais aussi pour dire qu’on a droit à l’égalité et au respect.” A ses côtés, Gabriel, 17 ans, ajoute : « C’est bien de voir des progrès comme le mariage pour tout le monde, mais ce n’est pas toujours positif. C’est la même chose pour les parents de même sexe. Nous venons donc ici pour dire que les lois et les mentalités doivent évoluer.” Deux participants au marché des fiertés de Toulouse le samedi après-midi. Photo de DDM, Laurent Dard Propos partagés par Pierrette, militante de l’association Saint-Gaudin, Accept : « Il y a toujours des discriminations et on constate même une augmentation des violences verbales et physiques du mariage pour tous. A Saint-Gaudens où les mentalités sont moins évoluées qu’à Toulouse, les victimes n’osent même pas porter plainte. Le procureur est venu nous demander d’identifier les actes de violence et d’aider les victimes dans leurs démarches car pratiquement aucune plainte n’avait été enregistrée. Nous intervenons également dans les commissariats et gendarmeries en milieu rural pour sensibiliser à l’accueil des victimes et éviter les commentaires gênants.” Deux participants à la marche des fiertés à Toulouse, samedi après-midi. Photo de DDM, Laurent Dard Mots à part, ce sont parfois les actions qui choquent et encouragent les membres de la communauté LGBT+ à ne pas décevoir. “Rien n’est jamais acquis”, a déclaré Ludovic. « Le recul des droits des femmes et des homosexuels LGBT explose aux États-Unis. C’est inquiétant. Nous devons rester mobilisés et vigilants.”

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Des propos graves qui n’ont pas empêché la fête d’accompagner, ce samedi, la journée mondiale contre l’homophobie et la transphobie dans les rues de Toulouse. “Il faut aussi s’amuser, retrouver ses amis, oublier que notre différence dérange parfois des gens à qui on n’a encore rien fait”, résume Samir sous les traits de Samira à l’heure du défilé.