Lire aussi BCE : de combien augmenter les taux d’intérêt pour ramener l’inflation à 2 % ? Et doit-on s’accrocher à cet objectif ? Aucune récession n’est signalée La Réserve fédérale américaine s’attend désormais à une inflation de 3,1 % en 2023, contre 2,8 % précédemment, et souhaite la ramener aux alentours de 2 %. Pour 2022, il table sur 5,6 %, contre 5,4 % il y a trois mois. La Fed a également fortement revu à la baisse ses prévisions de croissance pour 2023, tablant désormais sur 0,5 % contre 1,2 % précédemment. Cependant, il l’a légèrement relevé pour cette année, également à 0,5 %, contre 0,2 % précédemment. L’institution ne prévoit pas de récession pour l’année prochaine, malgré les risques posés par la lutte contre l’inflation, qui pourrait trop ralentir l’activité économique. “Je ne pense pas que quiconque sache s’il y aura ou non une récession” aux Etats-Unis, a souligné Jerome Powell. Quant au taux de chômage, actuellement de 3,7%, la Fed le voit remonter à 4,6% en 2023 et 2024, légèrement supérieur aux 4,4% qu’elle prévoyait précédemment, qui “reste très stable”, a encore commenté le président de la Fed. Les employeurs devraient encore avoir du mal à embaucher dans un avenir proche car le pays fait face à la même “pénurie structurelle de main-d’oeuvre”, avec “4 millions de personnes manquantes”, a-t-il dit. il a expliqué que les retraites anticipées, le million et demi de morts du Covid et l’insuffisance de l’immigration sont un phénomène qui oblige les entreprises à augmenter les salaires pour attirer les candidats et fidéliser leur personnel. “Je ne pense pas que nous soyons dans une spirale prix-salaires”, a déclaré la secrétaire au Trésor Janet Yellen aux journalistes la semaine dernière. L’assouplissement de la politique monétaire devrait se poursuivre en début d’année. Le marché prévoit une hausse de trois mois lors de la réunion de février de la Fed, selon les contrats à terme sur les taux d’intérêt de mardi.

Réunion de la BCE ce jeudi

Côté européen, la Banque centrale européenne (BCE) tient également jeudi une réunion de revue de politique monétaire, alors que la courbe d’inflation s’est légèrement aplatie en novembre dans la zone euro, à 10%, contre 10,6% le mois précédent. , grâce à la détente des coûts énergétiques. Les observateurs disent que la taille de l’augmentation sera probablement inférieure aux augmentations de 0,75 point de pourcentage en septembre et octobre. Pour Christine Lagarde, le pic n’est pas encore passé. Dans l’immédiat, “mes meilleurs économistes (au sein de la BCE)” voient toujours le risque d’une “remontée” de l’inflation, a-t-il déclaré la semaine dernière. Dans ce contexte, les taux d’intérêt “sont et resteront le principal outil de lutte contre l’inflation”. Le directeur de la Banque de France François Villeroy de Galhau appelle également que lors de la réunion de la BCE “le 15 décembre, nous devrions achever la première moitié de la normalisation” de la politique monétaire après plusieurs années de taux d’intérêt extrêmement élevés. faible, proche de zéro voire négatif depuis 2016. “Nous aurons une discussion autour de Christine Lagarde (NDLR : la présidente de la BCE) et je pense que la bonne mesure serait de remonter les taux d’intérêt aux alentours de 2%, un taux plus normal au vu des niveaux antérieurs”, a-t-il déclaré. 4 décembre. Une augmentation de 0,50 point lui permettrait d’atteindre 2 %. Le rythme du cycle haussier est le plus rapide depuis la création de la BCE en 1999. L’hypothèse d’une nouvelle hausse “jumbo” de 0,75 point de pourcentage n’a cependant pas été écartée par certains “faucons” du Conseil des gouverneurs. Car la hausse des prix reste loin de l’objectif de 2% fixé par l’institution monétaire. Le Conseil des gouverneurs, composé de 25 membres, décidera de nouvelles prévisions d’inflation et de croissance jusqu’en 2025. L’inflation “devrait rester bien au-dessus de 2% en 2023 et 2024”, alors que les salaires se rattrapent après la perte de pouvoir d’achat liée à la crise énergétique et le soutien public aux ménages et aux entreprises, prédit Eric Dor, directeur des études économiques à l’IESEG Business School. Les nouvelles prévisions devraient également montrer que l’économie de la zone euro se contractera au dernier trimestre 2022 et au premier trimestre 2023, ce qui répond à la définition technique d’une récession. Mais cette récession pourrait s’avérer modérée, en partie grâce aux mesures massives d’allègement prises par les gouvernements européens.

La Banque d’Angleterre devrait également relever ses taux d’intérêt de 0,50 point de base

Le choix d’une hausse de 0,50 point devra être retenu par la Banque d’Angleterre (BoE), qui communiquera à midi, avant la BCE. Les taux d’intérêt de la BoE remonteront ainsi à 3,5%, au plus haut depuis 2008, malgré une longue récession qui, selon la banque, a commencé au Royaume-Uni et pourrait durer jusqu’à la mi-2024.