Suivez les dernières actualités et réactions à la refonte dans notre live Cette double tutelle est tout à fait conforme à ce que souhaite réaliser Emmanuel Macron. Le président de la République veut rapprocher ce secteur du monde de l’entreprise. Cela concerne 660 000 jeunes titulaires d’un certificat d’aptitude professionnelle (CAP) et d’un diplôme professionnel. Mais de nombreux enseignants et organisations y voient un danger, qui conduirait à fonder l’éducation sur les besoins immédiats du monde du travail. Nous savons que de nombreuses industries, comme l’hôtellerie et la restauration par exemple, manquent énormément de ressources humaines. Mais réduisant du coup la mission d’éducation globale et de culture générale des adolescents. Avec cette double tutelle ministérielle, une ligne rouge a été franchie, estime Sigrid Girardin, professeure de management écologique représentant l’association d’enseignement professionnel Snuep-FSU : « Nous craignons fortement une forme d’instrumentalisation des parcours scolaires de nos élèves. vers la formation dans les zones où il y a pénurie d’emplois. Pour nous, ce n’est pas acceptable. Les jeunes doivent pouvoir accéder aux métiers qu’ils souhaitent” « S’ils veulent être bouchers, coiffeurs, vendeurs, carrossiers, ils doivent pouvoir bénéficier de la formation qu’ils choisissent. Leur formation ne doit pas être utilisée pour répondre aux besoins économiques locaux ou aux demandes des organisations patronales. Sigrid Girardin, Snep-FSU chez franceinfo Pour le syndicaliste, ce rattachement au ministère du Travail “est le signe d’une réelle résignation à élever le niveau de qualification des jeunes des lycées professionnels, qui viennent majoritairement de couches défavorisées, de la classe ouvrière. Quelque part, nous attribuons un chemin basé uniquement sur les besoins d’emploi.” Le syndicat craint à terme un transfert total de l’enseignement professionnel du ministère de l’Éducation vers celui du Travail.