Le 61e Sommet de la CEDEAO s’est achevé ce dimanche 3 juillet à Accra, au Ghana. L’organisation ouest-africaine a envisagé des représailles contre le Mali, le Burkina Faso et la Guinée après la prise du pouvoir par les juntes.
Avec notre envoyé spécial à Accra, David Basse Les chefs d’État de la CEDEAO ont estimé que les progrès réalisés par le Mali ces dernières semaines justifiaient la levée partielle des sanctions. Bamako a expressément approuvé une nouvelle loi électorale et annoncé un retour à l’ordre constitutionnel pour mars 2024. Les sanctions comprenaient la fermeture de la frontière, le gel des avoirs maliens et la suspension des échanges commerciaux et financiers. Tout cela peut être redémarré. Les ambassadeurs de la CEDEAO qui étaient à Bamako et qui ont été rappelés pourront également regagner la capitale malienne. Cependant, les sanctions économiques visant les dirigeants de la junte restent en place. Le Mali reste également suspendu par les autorités de la CEDEAO. Les décisions prises ce dimanche par l’organisation régionale, avec effet immédiat, sont pourtant une avancée très importante.
Le Burkina Faso échappe aux sanctions
En ce qui concerne le Burkina Faso, la CEDEAO a décidé de lever la menace de sanctions qui pesait sur le pays depuis mars dernier. Des sanctions ont été imposées mais jamais appliquées. L’organisation régionale prend note du rapport du médiateur, l’ancien président nigérian Mahamadou Issoufou, qui fait état de deux avancées significatives : les deux années de transition proposées par les autorités burkinabè, au lieu des trois initialement annoncées, soit le retour des civils au pouvoir le 1er juillet 2024 ; Libre circulation accordée à l’ancien président Roch Marc Christian Kaboré. Comme le Mali, le Burkina Faso reste cependant exclu des organes de l’organisation ouest-africaine. La Guinée échappe également aux sanctions. Au moins pour l’instant. Il a écopé d’un mois de suspension en raison de la nomination d’un nouveau médiateur, en l’occurrence l’ancien président du Bénin, Thomas Boni Yagi. Concrètement, il devrait parvenir à une réduction de la période transitoire proposée par Conakry. Umaro Sissoko Embalo nommé président de la CEDEAO Le président de la Guinée-Bissau Umaro Sissoko Emballo est le nouveau président actuel de la CEDEAO. La présidence est allée à un pays lusophone, selon les textes. Certains hésitaient en raison de l’instabilité du pays et souhaitaient même que l’actuel président prolonge son mandat de six mois. Mais la Ghanéenne Nana Addo Dankwa Akufo-Addo n’en voulait plus. Il a servi deux mandats, contraint de convoquer des sommets d’urgence à plusieurs reprises en raison de coups d’État. Ses proches estiment que cet engagement l’aurait éloigné de la gestion des affaires intérieures. Auparavant, la réunion avait nommé le diplomate gambien Omar Alieu Touray, 56 ans, président du comité. Il remplace l’Ivoirien Jean-Claude Broux. Le vice-président est togolais. Dans le cadre des réformes, sept nouveaux commissaires sont nommés. c’était 15 avant. Le commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité est désormais le Ghanéen Abdel Fatau Moussa. Il succède au Béninois Francis Béhanzin. J.-L. Alogan