Le jeune orque, retrouvé mort dans la Seine le 30 mai, n’a pas livré tous ses secrets. Selon les résultats de l’autopsie pratiquée sur le cétacé, rendus publics mercredi 6 juillet par la préfecture de Seine-Maritime, les analyses ont révélé la présence d’une balle à la base du crâne du cétacé. Cependant, ces munitions n’auraient pas été la cause de sa mort, les enquêteurs privilégiant le déroulement d’un état de faiblesse majeur. “A ce stade, les premiers résultats des analyses nous amènent à privilégier l’hypothèse que l’animal est mort de faim (état de faiblesse provoqué par le fait que l’animal avait cessé de manger), sans quoi l’origine ne peut être connue avec certitude, écrit la préfecture dans son communiqué. (…) Si la cause exacte du décès n’est pas connue, les preuves recueillies montrent que sa mort n’est pas directement liée à sa traversée de la Seine. »
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Les premières observations de l’animal, réalisées notamment par les experts de l’Observatoire Pelagis de La Rochelle et de l’Université de Liège, avaient aussitôt mis sur orbite une maigreur surnaturelle. “On pense souvent que les cétacés n’ont pas de cou, mais oui, ils ont un cou, qui disparaît dans la masse grasse”, explique Thierry Jauniaux, vétérinaire et spécialiste de l’attache des mammifères marins qui a participé aux travaux d’autopsie. Mais sur cet épaulard, on pouvait voir le cou, donc ça voulait dire qu’il avait perdu sa graisse. »
Cette femelle juvénile, mesurant 4,26 mètres et pesant 1 100 kilogrammes, n’avait que quelques griffes de phoque et des veaux (moustaches) sur le ventre avant, signe qu’elle ne s’était pas nourrie depuis longtemps. “On ne peut pas dater exactement quand a eu lieu son dernier repas, mais elle n’avait rien mangé depuis plusieurs jours, plusieurs semaines voire plus”, poursuit le professeur de l’Université de Liège.
La date de l’impact n’a pas pu être déterminée
La présence de la balle dans sa tête est un autre mystère. C’est Eric Pellé, professeur d’ostéologie au Muséum national d’histoire naturelle, qui a découvert la balle quelques jours après les premiers prélèvements, alors qu’il nettoyait la chair de la carcasse de l’animal dans son laboratoire parisien. Le squelette rejoindra en effet la collection de mammifères marins du musée, et fait l’objet d’un nettoyage et d’un inventaire des squelettes.
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“Lors des premières analyses, le 31 mai, la tête a été soigneusement examinée et disséquée, par plusieurs experts, et nous n’avons rien vu”, rapporte Thierry Jauniaux. A l’endroit où la balle a atterri, il y a une fine couche de tissu et on arrive très vite au crâne de l’animal. Si la balle avait atteint toute sa force, elle aurait touché le crâne, mais ce dernier n’a montré aucun dommage, ni hématome ni traumatisme. Pour le vétérinaire, il est probable que l’eau ait adouci le choc avant que la balle ne se loge dans la tête de l’orque. L’impact n’a pas pu être daté à ce jour, des recherches balistiques sont nécessaires pour mieux le comprendre.
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