Posté à 8h00
                Isabelle Massé La Presse             

En avril dernier, alors qu’il travaillait sous le soleil de la République dominicaine, Bruno Renaud a passé un drôle de lundi de Pâques. La sueur coule sur ses tempes, mais pas parce que la température est tropicale. Je viens d’envoyer un e-mail. Une solennité en d’autres temps, d’autres cieux. Mais le co-fondateur de Jameo, une PME de vêtements personnalisés, s’est trompé de liste de destinataires… “Je devais envoyer ma communication aux investisseurs avec nos résultats commerciaux”, raconte Bruno Renaud. Je l’ai envoyé à 4 600 personnes, au lieu de 23, clients compris. Quelques secondes plus tard, il reçoit des messages qu’il n’aurait pas dû recevoir. “Mon premier réflexe a été de relire ce que je venais d’envoyer”, poursuit-il. C’était au moins un bon mois, mais je parlais d’augmenter nos prix. » Miracle aujourd’hui après la Résurrection du Christ ! La bévue n’a jamais été qualifiée d’impardonnable. Au lieu de cela, cela a motivé l’entreprise à être plus transparente avec ses employés et ses clients. “Les gens nous félicitent pour notre croissance”, déclare Bruno Renaud. Trois personnes nous ont même envoyé leur CV en écrivant : « Si jamais vous avez un poste à pourvoir ». ! » Une nouvelle section sur le site Web de l’entreprise sherbrookoise, intitulée Développement durable, est probablement née de cette gaffe. En cette période de crise de l’emploi, où les organisations ouvrent grand leurs bras pour attirer les salariés, cette rubrique ressemble à une liste d’arguments pour convaincre les gens de postuler ! On y lit notamment que les salariés ont tout le temps libre pour travailler à distance, jusqu’en Amérique du Sud s’ils le souhaitent. Que les dizaines d’employés de Jameo sont impliqués dans le business plan de l’entreprise. Qu’ils aient la possibilité de devenir actionnaires. La neutralité carbone de l’entreprise est certifiée par LCL Environnement. Et, surtout, que les vêtements Jameo sont créés au Québec, mais dessinés au Pakistan. Ainsi peut-on lire : « Nous avons développé une relation de confiance et d’amitié avec notre fournisseur. Voici la preuve [photo à l’appui] : nous étions invités au mariage du propriétaire de notre usine de fabrication et notre PDG, Bruno, était le meilleur homme. Depuis notre création, nous travaillons en étroite collaboration avec notre fournisseur et lui rendons visite régulièrement. » «Pendant la pandémie, au moment du panier bleu, beaucoup d’entreprises se disaient québécoises, mais elles achètent en Chine, par exemple», note Bruno Renault. Tout ne peut pas se faire au Québec. Mais les conditions sont-elles suffisantes ? » Notre devise est donc la transparence. Et notre objectif est d’avoir un plan de production durable. On veut éviter par exemple de faire des vêtements promotionnels bon marché pour que ceux qui les reçoivent ne les utilisent pas qu’en pyjama ! Bruno Renaud, co-fondateur de Jameo Le site indique également quelle part de la facture d’un client est consacrée à la recherche et au développement, aux bénéfices et aux salaires. “Nous n’avons pas peur de partager le bon et le mauvais avec nos investisseurs par exemple”, précise Bruno Renaud.

Une nouvelle plateforme

Jameo a récemment reçu un financement de 1,1 million de dollars d’investisseurs providentiels ainsi que de BDC et d’Investissement Québec pour construire et lancer une plateforme technologique qui permettra aux clients de concevoir leurs propres articles personnalisés. Cela devrait fonctionner dans quelques mois. Cela aidera à atteindre une clientèle plus large et à renforcer la chaîne d’approvisionnement verticale de Jameo. “Pour nous, passer par un distributeur est plus ou moins possible car nous ne traitons pas de produits préfabriqués”, explique Bruno Renaud. Avec cette plateforme, les clientes pourront concevoir leurs propres vêtements et choisir leurs tailles, en évitant notamment les étapes de soumission papier et de rendez-vous. “Désormais, les commandes seront plus rapides”, assure Bruno Renaud. Nous soutiendrons plus. » Jameo (anciennement Unique Wool) compte parmi ses clients des universités, des PME, des start-ups et de grandes organisations telles que Cascades et Decathlon. “Les entreprises manquent d’employés, alors elles cherchent à accroître le sentiment d’appartenance”, explique Bruno Renaud. Et cela inclut souvent des vêtements personnalisés et uniques (sweats à capuche, polaires, etc.). » La société affirme avoir enregistré une croissance de ses ventes de 108 % l’an dernier et s’attend à un autre bond compris entre 75 % et 100 % cette année.

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			100% Proportion de sacs plastiques que Jameo souhaite éliminer en choisissant des solutions plus durables 			 			Source : Jaméo 		 				2024 Année au cours de laquelle Jameo souhaite obtenir la certification B-Corp 			    			Source : Jaméo 		  


		Source : Jaméo 		
			2024 Année au cours de laquelle Jameo souhaite obtenir la certification B-Corp 			
		Source : Jaméo