Participation au livre Insectes et Araignées 
Gilles Arbour, pour l’amour des insectes 
Par : Olivier Dénommée 

Le livre Insectes et arachnides de la biologiste Marie-Claude Ouellet, paru en mai, se veut une porte d’entrée pour un jeune public sur l’univers fascinant, mais souvent méconnu, de ce qu’on appelle souvent le Québec au Québec. Reconnu internationalement, le naturaliste d’Otterburn Park, Gilles Arbour, a lui-même contribué au projet en fournissant certaines des photographies utilisées pour illustrer ce livre. L’Œil Régional a rencontré chez lui Gilles Arbour, grand passionné au plaisir contagieux, pour discuter notamment du livre. ” [L’autrice] Marie Claude [Ouellet] est une lointaine connaissance depuis quelques années, mais c’est l’auteur qui m’a contacté pour obtenir l’autorisation d’utiliser certaines de mes photos. Cela me fait toujours plaisir de participer à de tels projets, alors j’ai accepté ! Dans les soixante pages du livre, une poignée de photos de M. Arbour, tirées de sa banque de photos qui se sont accumulées au fil des ans. “Ils en ont pris plusieurs dans mon jardin ! La beauté de s’intéresser aux insectes et aux araignées, c’est qu’il n’est pas nécessaire d’aller bien loin pour les trouver ! » Ce coléoptère (Cucujus clavipes) trouvé à Otterburn Park est étudié pour sa résistance au froid, car il peut survivre sous forme de larve à des températures allant jusqu’à -100°C, explique Gilles Arbour. Photo de Gilles Arbour Bien qu’il n’ait pas co-écrit, M. Arbour pense que le livre est une excellente introduction pour ceux qui veulent en savoir plus sur les insectes et les araignées, mais aussi sur la faune en général. « Un livre comme celui-ci est merveilleux ! Je l’ai montré à mes petits-enfants de 7 et 10 ans et ils ont été étonnés de tout ce qu’ils ont appris. Il s’adresse à un jeune public, mais les adultes apprennent aussi beaucoup. Ça part de la base, parce que pour beaucoup tout est une erreur et ça répond à des questions que je me posais quand j’étais plus jeune”, raconte le naturaliste. “Cela montre à quoi servent les insectes, mis à part le fait qu’ils nous piquent et nous attaquent l’été. » Armé de son appareil photo et de son objectif macro, Gilles Arbour ne cache pas son plaisir à « montrer des choses qu’on ne remarquerait pas autrement » à divers insectes, allant jusqu’à capturer une araignée de 0,5 mm ! “Mais, dans le livre, on apprend qu’il y en a un plus petit, 0,2 mm ! Et quand il s’agit d’insectes ou d’araignées légèrement plus gros, cela me permet de montrer des détails. […] “Pour moi, une photo réussie n’est pas seulement esthétique, c’est aussi si elle a quelque chose d’éducatif à apporter”, dit-il. Mysmena quebecana, la plus petite araignée au Canada, ne mesure que 0,5 millimètre ! Photo de Gilles Arbour Une approche différente Bénéficiant d’une grande reconnaissance, notamment au Québec, mais aussi au Canada et à l’international pour ses photographies, Gilles Arbour se voit avant tout comme un amoureux de la nature qui a su consacrer tout le temps qu’il voulait à sa passion lorsqu’il a pris sa retraite en 2014″ J’aime la nature en général, mais les insectes en particulier ! A 10 ans j’avais une collection de libellules et à 12 ans on m’a fait faire une fourmilière. C’est quelque chose que j’ai depuis longtemps. Je ne suis ni biologiste ni photographe [de formation] “J’étais un homme d’affaires – mais quand j’ai pris ma retraite, j’ai commencé à prendre beaucoup de photos d’oiseaux et d’insectes”, se souvient-il. Cette photo colorée montre une abeille indigène (Halictidae – Augochlora pura) cherchant de la nourriture sur une fleur étoilée à Mont-Saint-Hilaire. Photo de Gilles Arbour Il est aussi l’instigateur d’un groupe Facebook avec des photos d’insectes du Québec, où il espérait trouver à l’époque « peut-être une cinquantaine d’autres boozers qui les aiment autant que [lui] “. Mais la page a eu beaucoup plus de buzz que prévu.” Nous sommes maintenant 6000 membres ! Autrefois dédié aux photos d’araignées au Québec, compte 12 000 followers. “Mon but dans tout ce que je fais est de rendre les gens intéressés par la nature. Nous protégeons ce que nous aimons, nous aimons ce que nous savons, nous savons à quoi nous sommes exposés. “Ainsi, les gens peuvent développer une âme environnementale.” Au passage, cela effleure le message trop négatif de certains mouvements écologistes. “Ça dénonce beaucoup de choses, mais c’est trop lourd, trop gros pour penser à tous les problèmes de la planète. Et éliminer les sacs en plastique et les roseaux ne fera pas une grande différence. Je préfère largement l’approche de l’attachement à la nature : c’est plus intéressant. Lui-même, plus j’en sais sur les insectes, plus j’en vois partout ! Ce n’est pas que c’est plus qu’avant, c’est que je le sais maintenant ! Sa mission est d’aider à « développer un lien compatissant avec la nature » en exposant le public « à la richesse de ceux qui nous entourent ». “On n’a pas besoin de partir en safari : on peut juste aller dans notre cour ou au parc pour faire des découvertes !” “, insiste. Et cette philosophie ne s’applique pas qu’à ses photographies, lui qui vit huit ans dans une maison bordant une grande parcelle digne d’un parc où la biodiversité est la bienvenue. Ce coléoptère (Cucujus clavipes) trouvé à Otterburn Park est étudié pour sa résistance au froid, car il peut survivre sous forme de larve à des températures allant jusqu’à -100°C, explique Gilles Arbour. Photo de Gilles Arbour De nombreux travaux Photographe naturaliste très demandé, Gilles Arbour s’est occupé ces dernières années d’inventorier plus de 200 espèces présentes dans le marais du Bois-des-Patriotes à Saint-Denis-sur-Richelieu avec l’aide du biologiste des araignées Pierre Paquin pour la Centre de la nature mont Saint-Hilaire, propriétaire du site. “Maintenant, nous avons fini de l’explorer et il y a des espèces que j’ai d’abord découvertes en Amérique du Nord, mais j’ai reçu des offres pour une tourbe à Brossard et deux à Granby. Ajoutez à cela sa participation à des photos pour divers guides, dont le nouveau Guide des araignées du Québec, à paraître cet automne, ainsi que divers articles scientifiques de partout dans le monde. Le livre Insectes et Araignées, de la collection « Mon Mégadoc » chez Méga Éditions, est disponible partout à partir du 19 mai.