par Claude Chendjou PARIS (Reuters) – Les actions européennes ont clôturé en hausse jeudi et Wall Street était également dans le vert à la mi-séance, le regain d’optimisme sur les marchés actions étant alimenté par la perspective d’une hausse des taux moins drastique. récession et mesures de relance en Chine. A Paris, le CAC 40 clôture en hausse de 1,6% à 6 006,7 points. Le Footsie britannique gagne 1,3% et le Dax allemand 1,97%. L’indice EuroStoxx 50 progresse de 1,95%, le FTSEurofirst 300 de 1,87% et le Stoxx 600 de 1,88%. Bien que la Réserve fédérale américaine (Fed) et la Banque centrale européenne (BCE) aient réaffirmé dans les minutes de leurs dernières réunions de politique monétaire respectives leur volonté de lutter contre l’inflation, certains investisseurs pensent qu’ils pourraient être moins agressifs sur les taux d’intérêt dans les mois à venir en raison du risque de la détérioration de l’économie. Suite à la publication des “minutes” de la BCE, les marchés monétaires n’attendaient qu’une hausse totale des taux d’intérêt de 135 points de base d’ici la fin de l’année dans la zone euro, soit 30 points de moins que ces dernières semaines. Quant à la Fed, Dennis Dick, trader chez Bright Trading, a déclaré : “Si les données d’inflation qui sortiront la semaine prochaine sont encourageantes, une hausse de 50 points de base est possible (…) C’est bien, sachant que nous parlons depuis une augmentation de 75 (points de base) et que certains membres de la Fed allaient même jusqu’à 100 points. Les données sur les prix à la consommation aux États-Unis sont attendues mercredi prochain et, avant le rapport sur l’emploi de vendredi, les inscriptions hebdomadaires au chômage publiées jeudi ont montré une augmentation plus forte que prévu la semaine dernière à 235 000. Dans un autre soutien aux marchés boursiers, le ministère chinois des Finances prévoit, selon Bloomberg, d’autoriser les gouvernements locaux à émettre 1 500 milliards de yuans (219,4 milliards d’euros) d’obligations au second semestre, ce qui permettra d’accélérer le financement des infrastructures destinées à à stimuler la deuxième plus grande économie du monde. VALEURS Dans le Stoxx 600 paneuropéen, le secteur des ressources de base (+5,43%) a été le plus performant du secteur, suivi de l’automobile (+5,29%) et de l’énergie (+4,09%), en raison de leur exposition à la Chine, où un plan de relance semble être en préparation. Les valeurs minières telles que Glencore, Anglo American, Thyssenkrupp et ArcelorMittal sont passées de 5,74 % à 7,25 %. Dans le secteur automobile, Renault, Stellantis et Volkswagen sont passés de 5,24% à 6,94%, tandis que dans le secteur de l’énergie, TotalEnergies, BP et Eni ont augmenté de 3,64%, 4,50% et 3, respectivement 11%. Les groupes de luxe tels que LVMH (+1,67%) et Kering (+3,22%) étaient également sollicités. Dans les semi-conducteurs, Infineon (+3,38%), STMicroelectronics (+2,84%) et ASML (+4,39%) ont été soutenus par les résultats de Samsung, le groupe sud-coréen affichant les meilleurs profits sur la période avril-juin à partir de 2018. En revanche, la compagnie aérienne SAS a plongé de 11,38% après avoir annoncé jeudi que des centaines de vols avaient été annulés en raison d’une grève des pilotes, tandis que le promoteur immobilier britannique Persimmon a chuté de 4,96% en réaction aux livraisons à domicile au premier semestre. UNE AVENTURE A la clôture en Europe, le Dow Jones progresse de 0,84%, le Standard & Poor’s 500 de 1,17% et le Nasdaq de 1,78%, les indices semblant avoir retrouvé une stabilité depuis le début du mois après une forte baisse du premier semestre est lié aux craintes d’une accélération de la hausse du coût du crédit pouvant conduire à une récession. En valeur, les fabricants de puces sont sollicités dans le sillage des bons résultats de Samsung : Intel, Nvidia et Qualcomm gagnent respectivement 2,66 %, 3,82 % et 4,50 %, tandis que leur indice sectoriel progresse de 3,7 %. CHANGEMENTS Sur le marché des changes, l’euro, à son plus bas niveau en 20 ans face au billet vert, s’est légèrement rapproché de la parité avec le billet vert, perdant 0,17 % à 1,0164 $ en raison des inquiétudes concernant la croissance dans la zone euro. Les analystes estiment également que la BCE n’a que des solutions coûteuses face à la faiblesse de la devise européenne. Le dollar, qui a atteint cette semaine son plus haut niveau depuis fin 2002 face à un panier des principales devises, est globalement stable avant le rapport mensuel sur l’emploi vendredi. La livre a augmenté de 0,64 % à 1,1997 $ après l’annonce de la démission de Boris Johnson en tant que Premier ministre de Grande-Bretagne. “L’une des raisons pour lesquelles la livre ne se porte pas trop mal est le sentiment qu’un nouveau gouvernement conservateur et un nouveau chancelier de l’Échiquier vont accélérer l’assouplissement budgétaire”, a déclaré Ray Attrill, de la National Australia Bank, ajoutant que la Banque d’Angleterre est également aidé par la rhétorique. LE PRIX Les rendements obligataires en Europe ont rebondi : celui du 10 ans allemand a gagné huit points de base à 1,288% après avoir gagné jusqu’à 13 points en séance. Le taux de l’OAT 10 ans française gagne également environ huit points à 1,849%. L’écart entre les obligations italiennes à dix ans et les obligations allemandes de même durée s’est resserré à 206 points de base, François Villeroy de Galhau, l’un des membres du conseil des gouverneurs de la BCE, a déclaré qu’il n’y avait “aucun doute” sur le début de la future lutte anti -outil de fragmentation censé éviter que les spreads entre les dettes des pays de la zone euro ne se creusent trop. Aux États-Unis, le rendement des obligations à 10 ans est à 2,989 %, en hausse également de près de huit points, mais avait atteint 3,498 % le 14 juin, son plus haut niveau depuis avril 2011. PÉTROLE Le marché pétrolier, qui avait souffert lors des séances précédentes, est à nouveau soutenu par des tensions d’offre qui compensent les craintes d’une baisse de la demande. Le Brent a augmenté de 5,37 % à 106,1 $ le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) a augmenté de 5,75 % à 104,2 $. (Écrit par Claude Chendjou, édité par Bertrand Boucey)