En service sur un tronçon de 30 km entre Montmarault et Chemilly, dans l’Allier, l’A79 est la première autoroute à péage “fluide” de France. Enfin, en octobre, elle reliera Montmarault à Digoin (Saône-et-Loire) sur 88 km et remplacera la dangereuse route N 79 / Centre-Europe-Atlantique (RCEA), reliant l’A71 à l’A6. Après des déploiements en Autriche, en Espagne, au Portugal et aux États-Unis, ce nouveau type de péage en France s’apparente à des portillons d’écotaxe pour les poids lourds. Pas besoin de s’arrêter ou de prendre une contravention : le passage sous des détecteurs équipés de caméras infrarouges permet d’identifier les véhicules quelles que soient les conditions météorologiques. A lire aussi : Accident dans l’Allier : le RCEA, l’une des routes les plus dangereuses de France
Quatre options de paiement sont proposées : le signal télépéage normal, un abonnement “plaque” créé à partir d’un compte Internet et facturé mensuellement. Deux formules de gratuité existent : le paiement s’effectue en ligne avant, pendant et après le trajet ou sur 16 bornes de paiement électronique installées sur les aires, échangeurs et bretelles de l’A79.

Moins d’émissions de CO2

“Ce procédé, inscrit dans la démarche de la loi d’orientation mobilité 2019, facilite la vie et préserve l’environnement”, explique Isabelle Lacharme, directrice d’exploitation de l’Autoroute de liaison Atlantique Europe (Aliae), filiale du groupe Eiffage et maître d’ouvrage et concessionnaire pour une durée de quarante-huit ans. Lire aussi : Un accident de bus en Saône-et-Loire fait plusieurs morts
« En supprimant l’arrêt et le redémarrage des véhicules thermiques aux barrières, nous contribuons à une réduction significative des émissions de CO2. Un poids lourd chargé de 40 tonnes consomme 2 litres de carburant en plus lors du franchissement d’un barrage », poursuit Mme Lacharme, qui met en avant la fluidité de la circulation, la réduction des risques d’embouteillages et la réduction des terrains artificiels. « En évitant la création d’une barrière de péage, nous économisons la consommation de 16 hectares de terrain. Côté tarifs, une différenciation a été mise en place avec des prix dégressifs en fonction des émissions de CO2 pour les véhicules légers, mais aussi pour les poids lourds. L’approche se traduit par des “prix inférieurs aux pratiques habituelles”. Avec 15 000 véhicules par jour, dont 40 % de poids lourds, le record trentenaire de sécurité du RCEA touche à sa fin, après 130 morts recensés depuis 2008 entre Moulins et Mâcon, dont, en 2016, douze personnes de nationalité portugaise dans un minibus. Jean-Yves Vif (Moulins, correspondant)