Que s’est-il passé aux urgences du CHU Toulouse Purpan dans la nuit de dimanche à lundi ? Dans un service ponctuel, une femme de 47 ans en arrêt cardiaque a été admise trop tard. Ce n’est que 15 minutes après son arrivée, enregistrée à 23h29, que la seule infirmière d’accueil et d’orientation débordée a pu s’occuper d’elle. Cette femme a été conduite aux urgences par la police municipale, qui l’a trouvée en délire sur la voie publique.
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“Il avait des signes d’intoxication. Comme nous ne sommes pas médecins, nous l’avons emmenée à l’hôpital pour observation. C’est le protocole”, précise un policier. Lorsqu’elle est arrivée à l’hôpital, la femme marchait avec difficulté. La police l’a mise dans un fauteuil roulant. Puis elle se calma et ferma les yeux. Les forces de l’ordre pensaient qu’il s’était endormi. À l’admission, l’infirmière constate l’arrêt cardiaque de la patiente et la masse. L’infirmière a avisé l’un des quatre médecins par téléphone pendant qu’un policier poursuivait la RCR. La patiente a été emmenée en thérapie de choc où elle a été placée dans un coma provoqué et son cœur a été redémarré.
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Il risque la mort cérébrale
L’attente entre l’arrivée et le traitement n’est pas sans conséquence. « Nous n’avons que quatre minutes maximum pour faire un massage cardiaque pendant un arrêt pour espérer que le patient n’aura pas de séquelles, notamment neurologiques. Après quatre minutes sans massage, les dégâts sont irréversibles, au-delà de 12 à 15 minutes, c’est généralement la mort”, explique l’un des soignants du CHU Purpan. Dans un document que La Dépêche du Midi a pu consulter, le patient risque la mort cérébrale. Les soignants présents ce soir-là signalent un problème d’organisation. Ce dimanche après-midi, le service n’était pas en grève, contrairement à hier soir. Les urgences ont fonctionné normalement. « Faute de personnel, nous ne pouvons garantir le bon déroulement des soins… », confie une infirmière du service. Un contact avec la direction de l’hôpital confirme « qu’une patiente a été conduite aux urgences de Purpan dans la nuit du dimanche 3 juillet 2022 par la police et que son état s’est aggravé après son admission, elle a bénéficié sans délai de soins médicaux mettant sa vie en danger ». ” .L’établissement conclut : “Par respect pour la patiente et sa famille, le CHU de Toulouse ne fournira aucune information complémentaire”…
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