Le patron du groupe E. Leclerc, Michel-Edouard Leclerc le 4 octobre 2017, à Paris. (AFP / ÉRIC PIERMONT) Invité de BFMTV jeudi 30 juin, le président du comité exécutif des magasins Leclerc, Michel-Edouard Leclerc, a confirmé que les hausses de prix des matières premières “sont suspectes”. Il a souligné que l’industrie agro-alimentaire est responsable d’une “augmentation artificielle des prix”. “Je voudrais que les députés […] “Ils mettent en place une commission d’enquête sur les origines de l’inflation, ce qui se passe sur le front des prix, des transports jusqu’aux consommateurs”, a déclaré Michel-Edouard Leclerc. L’obligation de transparence, entre autres, devant les pouvoirs publics”.

“Les entreprises de transport font un profit par milliard” Michel-Edouard Leclerc a notamment évoqué l’augmentation des frais de transport. “Quand on voit tous les fournisseurs arriver avec des notes tarifaires à 15, 20, 30 %, et surtout des prix des conteneurs qui augmentent de 30 %, et qu’en même temps on voit que le transfert s’est fait sur des profits par milliard l’an dernier, c’est clair que “c’est l’indisponibilité des conteneurs qui l’a rendu rare et cher”, a-t-il estimé. Indice des prix à la consommation (variation annuelle en %) de juin 2017 à juin 2022 (AFP /) Le dirigeant du groupe Leclerc a dénoncé les industriels qui utilisent la guerre en Ukraine pour justifier la hausse des prix. “Quand vous avez des fabricants de cacao qui invoquent l’Ukraine pour une augmentation de 15% des tarifs sur les confiseries, les tablettes de chocolat – je parle de Nestlé, je parle de Mars – ne soyez pas confus. “On est sur l’autre continent pour le cacao !”, a confirmé Michel-Edouard Leclerc.

“L’Ukraine a un bon dos” “Donc on peut comprendre qu’il y ait des augmentations de l’énergie, qu’il y ait des augmentations des coûts de transport, mais cela n’a rien à voir avec ce qui se passe en Ukraine. L’Ukraine a bon dos”, a déclaré le patron des médias lui-même. Indice des prix des produits alimentaires importés en France, base 100 en 2010, selon les données INSEE (AFP/) Michel-Edouard Leclerc a cité comme autre exemple l’huile de tournesol, “qui est rare dans les rayons et dont le prix s’est envolé”. “Ils nous disent : on va vous livrer, mais il faut augmenter le prix d’achat de 34%” pour cette huile. “Et dans ces conditions, nous assécherons vos concurrents et vous donnerons 130% de votre demande”, a déclaré le distributeur. Il conclut en appelant l’Etat et les députés “à demander à chacun de venir justifier cette part de l’augmentation”. Plus tard dans la matinée, le ministre de l’Economie Bruno Lemerre a assuré que le gouvernement allait “faire le calcul” avec les grandes entreprises qui ont profité de la forte inflation pour vérifier qu’elles utilisaient une partie de leurs profits pour soulager le pouvoir d’achat des ménages.