Poignardé au cœur, le jeune homme a sans doute été victime d’un règlement de comptes. Avant et après sa mort, des coups de feu ont également été entendus dans les rues du quartier populaire. Des officiers ont même essuyé des tirs d’armes automatiques lors de patrouilles à vélo.

“Je suis venu te dire stop”

Ce mercredi donc, les habitants avaient de nombreuses raisons de descendre dans la rue pour crier leur ras-le-bol. Mais tout le monde semblait uni par le même désir. Se vanter. « Je suis venu ici pour dire stop. Je veux dire que j’aime mon quartier mais je ne peux plus y vivre dans ces conditions. La délinquance s’est intensifiée et j’ai peur pour mes enfants », explique Awa (prénom changé à sa demande). Mère de deux jeunes enfants, elle n’ose plus les laisser jouer seuls près de l’école de peur d’être prise pour cible. “J’ai entendu les coups de feu, je ne suis pas en paix. Je ne veux plus me sortir la balle dans le ventre. » Un peu plus loin, Ekaterini (le nom a également changé) est l’une des plus anciennes du quartier, où elle vit depuis quarante-six ans. « Maurepas, avant, c’était très bien. Il y a eu de l’entraide, des échanges. Aujourd’hui, cela m’attriste de voir toute cette violence. » Marche pour la paix organisée dans le quartier #Maurepas de #Ren qui est en proie à des violences liées au trafic de drogue. Un homme abattu et tué ici dans un éventuel trucage de score @ 20Minutes pic.twitter.com/xYWP2O3Phr — 20 Minutes Rennes (@20minutesrennes) 6 juillet 2022 L’accès à ce contenu a été bloqué pour respecter votre choix de consentement En cliquant sur ” J’ACCEPTE “, vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et ainsi vous aurez accès aux contenus de nos partenaires J’ACCEPTE
Et pour récompenser au mieux les 20 minutes, n’hésitez pas à accepter tous les cookies, même pour une seule journée, via le bouton “J’accepte pour aujourd’hui” dans le bandeau ci-dessous. Plus d’informations sur la page Politique de gestion des cookies. Au cours des dernières semaines, pas mal d’événements graves ont eu lieu en bas. Alors Catherine a décidé de venir marcher avec environ 150 personnes pour “montrer qu’on existe”. Elle, comme toutes les personnes que nous avons interrogées, est catégorique. C’est le trafic de drogue qui infecte leur quartier. « Les dealers ont investi les lieux et les enfants suivent. Ils ont des “bedos” au lieu de cerveaux”, se plaint Catherine. Au passage du petit cortège, les habitants sortent la tête par la fenêtre. Certains applaudissent mais peu descendent. Cette marche “pour la paix” était organisée par quelques riverains, dont la vice-présidente de la Métropole de Rennes Priscilla Zamord. L’élu du quartier s’est aussi déplacé, écharpe tricolore sur l’épaule. “Tout le monde est touché par ces actes de violence. Mais ils veulent aussi revendiquer leur place dans l’espace public, montrer qu’il y a plus à Maurepas que des actes de violence”, explique l’écologiste Marion Deniaud. Pour résoudre le problème de circulation, l’élu s’appuie sur “le maire, le préfet et le procureur”.

“Certains n’osent pas descendre”

Au passage de la marche, sous surveillance policière, les jeunes assis au bas des tours ont pour la plupart disparu. Ils seront probablement de retour très bientôt. “Ils n’ont plus peur de rien, pas même de la police. Ils restent ici toute la journée. Certains riverains n’osent plus descendre de peur d’être dérangés”, témoigne Amina (le prénom a été changé). Elle aussi a entendu les coups de feu qui lui ont glacé le sang. « Certains enfants peuvent être pris dans ces gangs. Il faut les protéger, éviter les perturbations scolaires. »