Selon un tweet supprimé depuis par le présentateur météo de BFMTV Marc Hay, les températures en France pourraient atteindre 45-46°C d’ici la mi-juillet. « J’espère vraiment que les modèles s’écraseront ! Car sinon, on va vraiment brûler à l’horizon du 15/16 juillet ! 45/46 en France, plus de 40 au Royaume-Uni ! Complètement fou! C’est encore loin, on va surveiller la situation de près ! #canicule #canicule”, a-t-il écrit le 3 juillet sur Twitter. Ces prévisions égaleraient le record de température actuel en France, à savoir 46,0 °C, mesuré à Vérargues, dans l’Hérault, le 28 juin 2019. L’animateur météo de BFMTV a alors supprimé son tweet. J’ai supprimé mon tweet. Il suffit de publier un modèle GFS pour faire le tour. L’idée était d’élever la barre des possibles, de ne pas tenir cette modélisation pour acquise. RDV mi juillet. J’espère que cette production de modèles (isolés) restera ainsi. — Marc Hay (@arMarc_Hay_BFMTV) 3 juillet 2022 Météo France a rapidement répondu que «Ceci n’est qu’un modèle, et que le“Nous ne pouvons pas conclure que c’est la température que nous aurons dans une semaine”. ⚠️🌡️ Attention à cette publication annonçant des températures jusqu’à 46°C la semaine prochaine. 📣 “Ceci n’est qu’un modèle. On ne peut pas conclure que c’est la T°C que nous connaîtrons dans une semaine”. 🧐Explications, F.Long, prévisionniste de Météo-France. ➡️ pic.twitter.com/3eqkhDJK1X — Météo-France (@meteofrance) 5 juillet 2022 La carte partagée par Hay provient en fait du modèle météorologique américain (GFS), utilisé par Météo France entre autres modèles, qui produit des cartes de prévision jusqu’à 384 heures à l’avance. Le graphique est donc une prévision sur douze jours.

“Pas de logique scientifique.”

Contacter de VérifierActualitésFrédéric Nathan, prévisionniste à Météo France, explique que le «les modèles de prévision fonctionnent très bien jusqu’à un certain nombre de jours. Météo France, quant à elle, se limite aux prévisions à J+8 ou J+9.Bien que les prévisions dans ce cas soient très globales et avec des indicateurs de confiance, car selon la situation, elles sont plus ou moins fiables.” met en garde. Mais “Produire une carte de prévision à partir d’un modèle qui a douze jours d’avance n’a aucun sens scientifique. L’atmosphère est très volatile et chaotique, on ne peut pas faire ce genre de pronostics pour une telle période.” il ajoute. Le modèle GFS met également à jour les prévisions toutes les six heures. Il suffit de regarder ce modèle aujourd’hui pour se rendre compte que les prédictions citées par Hay n’étaient pas solides. En effet, la carte prévoit toujours des températures élevées, mais pas tout à fait aussi élevées (45/46 degrés). Le prévisionniste de Météo France rappelle que ce genre de carte d’alerte apparaît régulièrement :Chaque année, on voit ce modèle américain passer, entre autres, 14-15 jours plus tôt, des tempêtes de 1999 qui n’arrivent jamais. Soit nous n’avons rien, soit de très petits orages”. Alors méfiez-vous des prédictions hâtives.

A quelles températures faut-il s’attendre ?

Mais à quelles températures peut-on s’attendre dans dix jours ? “Cela ne veut pas dire qu’il ne fera pas chaud le week-end du 14 juillet, car différents modèles météorologiques convergent tous en un seul épisode de forte chaleur. Mais plus d’une semaine plus tôt, nous ne pouvons toujours pas dire son intensité ou sa durée exacte. explique Frédéric Nathan. En effet, il faut attendre encore quelques jours pour que les modèles convergent davantage. Pour ce faire, Météo France utilise plusieurs systèmes de prévision des températures : les modèles américain GFS et européen (CEPMMT) pour les prévisions à long terme, et les modèles français Arpege et allemand Icon pour des périodes plus courtes. Le modèle Arome est également utilisé pour des prédictions plus précises. Cependant, “Nous sommes presque certains qu’il fera chaud, voire très chaud, dans le Sud et le Sud-Ouest, avec des températures dépassant les 35°C.” promu Frederick Nathan.

“Anomalies” de température

Des propos confirmés par Gaétan Heymes, également ingénieur prévisionniste et nivologue à Météo France, qui souligne que «A partir du 8 juillet, la masse atmosphérique va se réchauffer lentement mais sûrement, notamment en termes de températures maximales, qui seront bien au-dessus des normales pour la saison.” Selon le météorologue, on devrait probablement parler, dans ce cas, d’un “forte anomalie” de température. Mise à jour des prévisions mensuelles du CEPMMT pour la semaine du 11 au 17 juillet : une anomalie de température de plus de 3°C est prévue sur la majeure partie du pays. Pour la semaine prochaine, l’anomalie tend à se déplacer vers l’Europe centrale. A suivre… pic.twitter.com/QJzn6MKIe2 – Gaetan Heymes (@GaetanHeymes) 4 juillet 2022 “Avec ce type d’anomalie, nous atteignons des niveaux que nous atteignons rarement sur une aussi longue période. Il faut comprendre que +3°C pour une journée c’est courant, mais +3°C pour une semaine c’est beaucoup plus rare.. Concernant les 45-46°C attendus douze jours plus tôt, il répond que « ceLes chiffres font peur, mais [qu’]il y a de fortes chances que la réalité soit encore plus basse.”