L’Assemblée nationale s’est achevée jeudi 30 juin, troisième et dernier jour des élections internes et est désormais prête à entamer ses travaux législatifs. Suite à l’élection de Yaël Braun-Pivet à la tête du Palais-Bourbon mardi, puis au bureau de l’Assemblée mercredi, les présidents des huit commissions permanentes ont été nommés. Un président, quatre vice-présidents et quatre secrétaires dans chacune de ces instances pourront commencer leurs missions : dans les prochaines semaines, le projet de loi sur le pouvoir d’achat, le projet de loi rectificative sur l’économie et un texte sur la crise sanitaire seront examinés. . particulier. Lire aussi : Actualité politique, en direct : le projet de loi sur le pouvoir d’achat est examiné par l’Assemblée à partir du 18 juillet
Le député Eric Coquerel a été élu président de la commission des finances, poste stratégique dévolu à l’opposition et espéré au Rassemblement national (RN). Co-candidat de la coalition de gauche Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), l’élu de Seine-Saint-Denis l’a emporté au 3e tour avec 21 voix contre 11 pour le candidat RN Jean-Philippe Tanguy et 9 pour le député. Les Républicains Véronique Louwagie, tandis que les députés de la majorité se sont abstenus. Après trois suspensions de séance, le député Charles de Courson (Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires) a retiré sa candidature pour ce tour décisif. Lire aussi : Cet article est pour nos abonnés A l’Assemblée nationale, la majorité présidentielle a été accusée de ne plus bloquer l’extrême droite

Un rôle stratégique du contrôle budgétaire

La commission des Finances, qui préside l’opposition depuis 2007, joue un rôle stratégique dans l’examen des budgets avant leur arrivée à la Chambre ou des projets de loi comme celui sur le pouvoir d’achat attendu en juillet. La Présidence offre l’accès aux informations couvertes par le secret fiscal, mais n’est pas en mesure de les divulguer. La durée du mandat est d’un an, comme toutes les présidences des commissions permanentes. Le député de la majorité Jean-René Cazeneuve (Renaissance), seul candidat, a occupé l’autre poste clé de cette commission, avec le rapporteur général sur le budget. Lire aussi : L’article était réservé à nos abonnés La “mission impossible” d’Elisabeth Borne, en quête de la majorité absolue
Des élus de La République en marche, du Rassemblement national et des Républicains avaient accusé Eric Coquerel d’avoir tenté d’utiliser ses privilèges à des fins politiques, tandis que le député LFI criait “fake news”. “Il faut arrêter ça, l’idée n’est pas de faire une chasse aux sorcières individuelle”, a-t-il redit jeudi à la salle des Quatre-Colonnes. Il a promis des discussions sur le « fond » et s’est réjoui que « l’Assemblée nationale redevienne un peu plus le centre de gravité politique de ce pays ». A 63 ans, Eric Coquerel faisait figure de favori en tant que candidat commun aux Nupes. Il a été préféré en interne par la socialiste Valérie Rabault. Contrainte de quitter la direction de LFI, la plus importante force de gauche à l’Assemblée, elle acquiert en retour la vice-présidence de l’institution. M. Coquerel a déjà siégé à cette commission d’environ 70 membres lors de la législature précédente. Peu après l’élection, le candidat RN Jean-Philippe Tanguy a de nouveau dénoncé la “piraterie” du Nupes et une “présidence illégale” de LFI, malgré les “mots fédérateurs de bonne qualité” d’Eric Coquerel. Le Rassemblement national espérait un front face aux voix LFI et LR. “C’est dommage, maintenant ils vont gérer M. Coquerel et ses amis”, a ajouté Tanguy.

Sept élus à la majorité comme présidents des autres commissions

Le parti d’extrême droite estime que la présidence aurait dû lui revenir en tant que premier groupe d’opposition avec 89 députés, tandis que les Nupes, 151 élus au total, sont constitués de quatre groupes distincts. Mais le règlement stipule simplement que le poste doit revenir à un élu d’un groupe d’opposition. Pour Patrick Hetzel (LR), “les choses se sont passées comme prévu. C’est une élection pour un an, d’ici là, on verra s’ils se sont trompés. Lire aussi : L’article était réservé à nos abonnés A l’Assemblée nationale, la normalisation implacable du Rassemblement national après l’acquisition de deux vice-présidents
Les autres présidents de commission sont répartis entre sept élus de la majorité : cinq de la Renaissance, un élu d’Horizons et un du Parti démocrate (MoDem). La commission juridique sera notamment présidée par Sacha Houlié (Renaissance), 33 ans. Aux affaires sociales, Fadila Khattabi (Renaissance) a été réélue, tandis que sa collègue Stéphanie Rist (Renaissance) sera la rapporteure générale. Contrairement à 2017, le taux de change n’est pas observé dans ces postes de direction. Mais les Macron trouvent refuge derrière l’élection de Yaël Braun-Pivet à la présidence de l’Assemblée, première femme sur le perchoir, et d’Aurore Bergé comme marraine du groupe parlementaire Renaissance (La République en marche), ainsi que des vice-présidents. . Le monde avec l’AFP