La présidence de cette commission, qui examine tous les projets de budget avant d’atteindre l’hémicycle, appartient traditionnellement à l’opposition. La gauche unie, qui représente la force la plus importante dans cette nouvelle législature, Eric Coquerel, qui en est député depuis cinq ans, fait donc figure de favori. Il opposera la candidate républicaine Véronique Louvaye et le candidat du Rassemblement national Jean-Philippe Tanger.
Un “piratage”
Alors que les 70 membres de la commission doivent voter à bulletin secret jeudi matin, le parti de Marin Lepen n’envisage pas de partir et a dénoncé un “piratage” des Nupes. Avec 89 députés, le RN estime avoir le premier groupe d’opposition. En effet, ce sont plus que les 75 élus de La France insoumise, mais moins que les 131 membres de l’Alliance des gauches (LFI-PCF-PS-EELV) au total. Estimant qu’une seule nomination de Noupes “casse les usages démocratiques”, Jean-Philippe Tanguy a dit espérer convaincre les députés LR de voter pour lui, leur candidat n’ayant quasiment aucune chance de l’emporter. Cet ancien de l’Essec et de Sciences Po entend jouer sur son profil “sérieux”, alors que certains responsables LR s’inquiètent de voir un rebelle à la tête du comité et ont ainsi accès à des documents couverts par le secret fiscal, qu’ils pourraient utiliser à des fins politiques. Les soupçons ont été qualifiés de “fake news” par Eric Coquerel.
Déception pour Valérie Rabault
Mais ce choix n’aura pas été fait sans discussions au sein des Nupes. Pendant plusieurs jours, les socialistes ont milité pour la candidature de l’élue tarn-et-garonnaise Valérie Rabault. Député pendant dix ans, a présenté un CV pour le moins convaincant : membre de la commission des finances pendant dix ans, secrétaire de la même commission entre 2017 et 2022 et rapporteur en chef du budget entre 2014 et 2017. L’ancien ingénieur est connu à Palais-Bourbon pour sa rigueur et son sérieux, loués au-delà de son groupe politique. Pour ne pas vexer leurs alliés socialistes, les Noupes songent un temps à former une présidence tournante entre Eric Cockerell et Valérie Rambo. Mais le choix a finalement été écarté : “Nous pensions que cela irait à l’encontre de notre candidature car cela renforcerait le mauvais procès pour le manque de sérieux de notre candidat”, a déclaré le député Insoumis Manuel Bompard, assurant que son “bilan global” de l’alliance “a être respecté “. Valérie Rabault sera ainsi, avec l’insoumise Caroline Fiat, candidate à la vice-présidence de la Convention.
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