Emmanuel Macron accepte un nouveau départ. Mais le chef de l’Etat le fait en admettant son échec. Après quinze jours de pourparlers et de “bras tendus”, selon les termes de l’exécutif, l’espoir de construire une majorité stable avec des députés de l’opposition jugés “constructifs” s’est évanoui. Et, avec elle, disparue l’idée brièvement caressée de former une coalition. “Il convient de constater le manque de volonté des partis au pouvoir de participer à un accord de gouvernement ou à toute forme de coalition”, a souligné, lundi 4 juillet, le président de la République dans le discours d’introduction du Conseil. des ministres tenue dans l’après-midi.
Après des semaines d’hésitation consécutives à une réélection sans passion face à l’extrême droite et à la déception du camp présidentiel aux législatives, Emmanuel Macron a traduit cet échec par la formation d’un nouveau gouvernement, annoncée un peu plus tôt dans la matinée, sans guerre. ou le braconnage.
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Les quarante-deux membres du nouveau groupe, dont la première ministre, Elisabeth Borne, sont pour la plupart des personnalités connues de la Macronie. La plus grande surprise est peut-être la réapparition de Marlène Schiappa, figure très médiatique des cinq premières années, hier responsable de la citoyenneté, aujourd’hui de la solidarité et de l’économie responsable.
Le reste du gouvernement ressemble fort à un jeu de chaises musicales visant à rendre compte des défaites aux élections législatives – celles de Brigitte Bourguignon sur la santé, d’Amélie de Montchalin sur la transition écologique et de Justine Benin sur la mer – en “fermant les cases” , selon les mots d’un conseiller exécutif, “avec notre peuple”, c’est-à-dire du parti présidentiel, Renaissance, mais aussi de ses alliés, MoDem, Agir ou Horizons, qui s’estimaient discrédités dans la première version du gouvernement.
Une réorganisation limitée au macron inter-soi
La refonte a également été l’occasion de corriger certaines erreurs d’évaluation. Olivia Grégoire, dont la parole est jugée trop libre, laisse ainsi le poste de porte-parole du gouvernement au ministère des médias. il est remplacé par Olivier Véran, ancien ministre de la Santé et plus récemment chargé des relations avec le Parlement. Le transfuge des Républicains (LR) Damien Abad, visé par plusieurs allégations de viol et qualifié par la Première ministre Elisabeth Borne de “sujet compliqué” dans un entretien au magazine Elle à paraître mercredi, s’est vu lui montrer la sortie, non sans dénoncer la “calomnie ignoble” dont il s’estime victime. Il vous reste 67,21% de cet article à lire. Ce qui suit est réservé aux abonnés.