La mesure a été réclamée par les associations spécialisées. Le gouvernement veut réformer l’Allocation adulte handicapé (AAH) pour qu’elle soit calculée individuellement, a annoncé mercredi 6 juillet la Première ministre Elisabeth Borne lors de sa déclaration de politique générale à l’Assemblée nationale.
“Mon gouvernement va réformer, avec vous, avec les associations, l’allocation adulte handicapé”, a promis le chef du gouvernement. “Nous allons commencer par le début de la déconnexion”, a-t-il déclaré.
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Le Premier ministre, qui a annoncé l’organisation d’une “conférence nationale du handicap” début 2023, a assuré que le gouvernement agira en faveur de “l’autonomie des personnes handicapées” et de la “transformation des structures médico-sociales”.
“Une réforme historique” que veulent les clubs
Emmanuel Macron avait promis en avril de “procéder” à l’individualisation de l’allocation aux adultes handicapés. Pourtant, son gouvernement et sa majorité ont rejeté cette proposition à plusieurs reprises l’an dernier, au grand dam des clubs. La République en marche a jugé cette mesure injuste, car elle profiterait aux pauvres comme aux riches sans distinction.
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L’AAH a été créée en 1975 et est destinée à compenser l’incapacité de travail. Avec un maximum de 904 euros par mois, elle est versée selon des critères médico-sociaux. Elle compte aujourd’hui plus de 1,2 million de bénéficiaires, dont 270 000 couples, pour une dépense annuelle d’environ 11 milliards d’euros.
L’an dernier, vingt-deux organismes et associations, dont l’APF France Handicap, appelaient Emmanuel Macron à “une réforme historique”, “pour considérer cette allocation avant tout comme un revenu vital individuel”.
Dans un communiqué mercredi, le Collectif Handicaps, qui regroupe cinquante-deux associations, “prend acte” des annonces du Premier ministre, notamment “la reconnaissance des professionnels de l’accompagnement” et “la tenue d’une conférence nationale du handicap au début de l’année”. Si le collectif “peut se complaire dans la volonté de découpler l’AAH, il fera néanmoins très attention à ce qu’il n’y ait pas de perdants après la réforme annoncée”. Quant à l’accessibilité universelle pour les personnes à mobilité réduite, qu’évoquait également Mme Borne, “elle est attendue depuis plus de cinquante ans”, rappelle le collectif.
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Le monde avec l’AFP